mardi 24 juin 2008

je me suis levée à midi, j'ai pris ma douche, j'ai enfilé mon bas de pyjama et mon t-shirt des beach boys qui est un t-shirt intermédiaire entre la tenue pour sortir et la tenue pour trainer.

j'ai déjeuné dans la cuisine avec la radio, j'avais encore faim alors j'ai pris un bol de céréales auchan Déliform' et une tasse de café avec la soucoupe, je suis allée au salon, je me suis allongée sur le canapé, j'ai regardé une rediffusion de "On n'a pas tout dit" sur TV5, l'émission de Ruquier. c'était la première fois que je regardais l'émission. apparemment Annie Lemoine partait définitivement de l'émission, ils lui faisaient un hommage, ils avaient ramenés sa soeur et ses triplés, c'était gênant mais elle maitrisait la situation. tout son talent résidait là, à la fin chacun lui offrait un cadeau, elle a eu droit à l'intégral Sex and the city, un stylo Mont Blanc et un ballon de rugby avec en prime un rugbyman qui est venu sur le plateau et qui la porter jusqu'aux coulisses. à écrire ça paraît invraisemblable

après j'ai zappé sur "l'édition spéciale" avec samuel étienne, ça parlait des soldes, que ça allait être la folie, que les français n'ont pas acheté depuis des mois et que là ils comptaient se défouler. c'était un peu n'importe quoi, ça m'a un peu écoeuré, je m'imaginais des piles de vêtements et de bêtises, des armoires pleines à craquer, remplies comme des estomacs un soir de Noël.
Avec ma mère quand c'est les soldes d'été et seulement d'été, elle nous emmène en voiture au Gap et au Benetton des Champs-Elysées et on choisit ce qu'on veut et ensuite on lui montre et ensuite elle fait le tri.
Bizarrement elle a toujours dit oui à tout ce que je proposais, elle sait que je m'irrite vite et que je supporte mal son autorité, alors que pour ma soeur elle lui dit très souvent "non" jusqu'à même lui choisir ses fringues et c'est comme ça pour tout, pour les manteaux et les chaussures, pour le maillot, les robes de soirée.
Très souvent à quelques jours de notre départ pour le liban elle lui fait "t'as aucune belle tenue pour le liban, aucun beaux ensembles" et elle part lui trouver des trucs.
moi je fais tout vite, je sais ce qui me plaît et ce qui me va, et ce qui me va et qui me plaît en même temps, je suis pas du tout difficile, ma mère ne contrôle plus du tout mon style.
Aux soldes d'hiver j'y vais toute seule avec l'argent que mon père me donne, je fais un seul jour d'achat, je reviens, j'essaye tout et je leurs montre, le plus souvent elles trouvent ça trop beau, parfois ma mère dit même "tu me le prêteras?".

donc je disais...je disais quoi

je disais donc qu'à la télé ça parlait "fièvre acheteuse" qui sauverait les commerçants qui n'ont pas vus de clients depuis des mois et qui ont des "stocks immenses à vider", la pile de vêtements passant de bras à en bras. c'était merveilleux à se figurer

quand je suis retournée dans ma chambre j'ai regardé mon portable au cas où un SMS s'y serait égaré, j'en avais 4, c'était Pierre-Alexandre qui dans un premier temps me proposait d'aller au cinéma, puis dans un deuxième temps de répondre, puis ça menaçait de venir chez moi, je lui ai d'abord répondu que j'étais désolée et que je regardais la télé, que j'avais vu tout les films que je voulais voir au cinéma (sagan, phenomenes, eldorado, JCVD, Sans sarah rien ne va) mais que s'il voulait on pouvait voir une merde, il répondait "on peut aller faire des repérages pour les soldes et lire Closer" je répondais "tu fais chier je voulais bosser, tu veux aller où?" en attendant sa réponse je suis allée me laver les cheveux, qui étaient propres mais que je trouvais pas beaux, "ternes" comme ils disent dans les publicités.

il m'a répondu qu'il me laissait travailler et qu'il voulait pas que je foire mon bac à cause de lui, je l'ai trouvé gentil et prévenant, j'aime bien Pierre-Alexandre même s'il aime que les gens beaux et riches, c'est un Patrick Bateman pacifique, je connais pas encore de plus grand fan de Bret Easton Ellis que lui. On doit normalement se voir demain au Palais de tokyo

je n'ai pas tout de suite travaillé, si Pierre Alexandre m'avait vu il m'aurait tabassé.
je me suis faite un masque à l'argile que j'ai enlevé avant qu'il ait eu le temps de sécher, ma peau était rouge.
j'ai pris Candide, "Entre les murs" de Bégaudeau et le premier tome de l'Adolescent de Dostoievski, une paire de lunettes de soleil merdique et mon portable, je suis allée sur mon balcon pour bronzer un peu du visage et des bras. mes cheveux étaient mouillés et rejetés en arrière, j'étais assise sur une chaise, devant la table, les jambes sous la table et étendues sur une autre chaise.
j'ai respectivement fini la dizaine de pages qu'il me restait de Bégaudeau, puis l'appendice qui s'ajoutait à Candide, et j'ai commencé Dostoievski. J'ai fai tout ça le corps penché vers le seul coin ensoleillé du balcon avec quelques entractes pour boire un verre d'eau tiède parce que je n'ai plus de Coca Light, je n'ai plus de Sprite, il n'y a que des jus d'orange et je ne bois plus de jus d'orange depuis peut-être un an, c'est trop rempli de sucre et quand j'avais commencé un régime c'était la première chose que j'avais proscrit de mon alimentation, c'est après que je suis tombée dans la spirale infernale café/coca, spirale qui me convient très bien et qui constitue mes deux seuls vrais plaisirs alimentaires et quotidiens.

Je suis retournée sur la terrasse, les lunettes sur la tête et le visage tourné vers le ciel pour pouvoir bronzer des paupières. dans cette position j'ai pensé à deux choses, d'abord à la peau de mon crâne qui avait brûlé à l'endroit de la raie pendant les dernières vacances d'été 2007. je me souviens du moment où ma peau n'a plus du tout été la même, et où un eczéma s'est développé au niveau des joues et des coudes, où le soleil me grattait les bras et le visage, où ma peau définissait enfin sa nature hypersensible pour le restant de mes jours, jusque là j'avais vécu avec une peau grasse sur le visage et le reste du corps sans histoire et cette période était désormais révolue.
dans un deuxième temps j'ai pensé ce que j'avais lu un peu plus tôt sur le blog de Juliette et qui parlait de moi en ces termes :
"Pour sa maturité, pour son don dans l'exercice du simple qui devient complexe, de par sa vérité absolue. Pour son parcours, son évolution, sa générosité et son talent."
ça m'avait choqué et j'avais dû lire à plusieurs reprises la phrase pour pouvoir bien saisir tout ce qu'elle m'attribuait, je ne m'en remettais pas, moi-même je ne me sentais pas capable d'autant de compliments à l'égard de quelqu'un, je lui enviais sa bonté sans borne car chez moi en lieu et place de l'admiration se trouve le plus souvent la jalousie. Elle disait ce qu'on ne m'avait encore jamais dit, qui n'était peut-être pas vrai à mes yeux parce que je me suis cotôyer de trop près pour pouvoir juger de mon évolution et de mon parcours, mais elle le pensait, du moins au moment de l'écriture, je sais comment fluctuent les choses d'une minute à l'autre, comment on peut regretter des paroles sans pour autant avoir envie de les modifier. Elle le pensait et je recevais ça comme un énorme bouquet d'hortensias bien odorant, bouquet qui finit par fâner exactement de la même façon qu'un compliment s'oublie. Au début il a toujours l'effet d'un impact sur l'ego, d'un choc, d'une révélation de l'effet de notre écriture sur les personnes, puis le temps passe et le choc s'estompe, se ternit, et les doutes reviennent.
mais c'est bien de douter, surtout quand on aime écrire, c'est même le plus important, c'est le sentiment le plus légitime, le plus productif.

2 commentaires:

Pierre a dit…

Vas y, fallait vraiment attendre autant de temps pour filer l'url du blog de juliette?
maintenant j'ai 7 pages a rattraper.


Jvous connais meme pas, mais j'adore votre style, vraiment
(mais jfais pas trop de compliments, ca risquerait de gater le style).

Par contre: pourquoi refuser la ponctuation?

Anonyme a dit…

bon dieu t'as un t shirt des beach boys ??
la claaaaaaaaasse !

a/