jeudi 26 juin 2008

dans le miroir qui recouvre l'intérieur des congélateurs du Monoprix ma tête est moins belle que d'habitude, quelques imperfections visibles par tous et qui me démoralisent.
je prends deux bouteilles de "Limonade light" l'équivalant monoprix du Sprite Zero, 0,59€ la bouteille, plus un litre de taillefine fizz agrumes

deux caisses devant moi il y a encore la jeune inexpérimentée dans son sweat rouge Monoprix, la dame devant moi achète du beurre, des cornichons et des yahourts nature monoprix, derrière une famille achète un pack de bouteilles Nestlé Aquarelle, des bières, des petites et grandes briques de jus de fruits, des cornichons aussi, des Maille. j'imagine les différents produits passer à travers les estomacs de la famille
j'ai envie de Tic Tac cerise vendus par boîte de six mais le billet que je tends à la madame est à ma mère. sur l'escalator il y a deux beaux jeunes hommes en short et tong qui achètent un pack de bouteilles d'eau, se plaignant du prix. Au premier étage, celui des produits d'hygiène, des vêtements, de la librairie et de la papeterie il y a beaucoup de mamans en couple avec des poussettes, des têtes blondes à claquer qui lisent des livres qui ne leurs appartiennent pas assis par terre en tailleur. La ville est divisée entre zones d'ombre et zones ensoleillées, je tiens le sac à l'aide de 3 phalanges pour 4 litres de flotte aromatisée et édulcorée.
un homme rentre six secondes avant moi dans la résidence, une chance sur six pour qu'il habite dans mon immeuble et que je sois obligée de ralentir pour ne pas prendre l'ascenseur avec lui. j'arrive à ralentir, le courrier me fait gagner six secondes.


j'ai un peu de temps à tuer avant mon cinéma avec Cécilia, je zappe comme j'aime bien le faire en ce moment, hier on littéralement passé la soirée entière à zapper sur n'importe quoi avec Emile et Myriam. Nous trois, au salon en pyjama, ça faisait bien longtemps. On s'emmerdait tellement, ça en devenait mortel, on avait envie de rien, ni de DVD, ni de livre, ni de cinéma et dans ces moments-là c'est difficile à expliquer mais la télévision reste tolérée. on a fini devant une série canadienne puis Fogiel une fois rentré dans la chambre, Emile dormant par terre sur un tas de coussins au milieu de nos deux lits.

En attendant de pouvoir partir j'ai zappé jusqu'à tomber sur un épisode de H sur Comédie, j'ai dû regarder cette série trois fois dans ma vie et c'est bizarre de voir que le jour où je vais voir Seuls Two avec Cécilia je tombe sur Eric et Ramzy à la télé.
Je pars un peu plus tôt de chez moi histoire d'avoir le temps pour regarder les vêtements soldés dans les magasins, je veux surtout aller chez Muji.

remarque sur les bus en été :
Selon où on se place dans le bus ça sent soit la transpiration soit le déodorant bon marché.

Une fois chez Muji j'arrive à trouver la chemise bleu marine manches courtes et le polo bleu marine que j'avais repéré il y a des mois de cela, c'est bien parce que chez Muji tu peux entrer comme tu veux dans les cabines, personne ne te surveilles, on a confiance en toi et mine de rien ça influe terriblement sur l'image du magasin.
La chemise est en S, la matière est un peu rigide et reste en place, c'est vraiment la classe, le polo c'est du M, les manches sont 3/4, les deux sont à -30%, en plus de ça je prends un nouveau "carnet à idées", la spirale est assez grande pour y faire entrer un stylo et il est soldé.
L'argent involontairement épargnée pendant presque un mois se volatilise en quelques gestes, ça a toujours été comme ça, il faut bien tout dépenser à un moment ou à un autre, j'avais réussi à économiser 50 euros, j'en dépense 42, j'ai le temps de passer chez H&M pour voir comment se porte le pantalon noir repéré là aussi il y a des mois.
C'est une jungle de textiles bariolés, il y en a partout, accrochés à des cintres, posés sur des cintres, par terre, dans les bras des vendeuses, dans les bras des clientes, sur des clientes qui essaye à même le magasin.
Le pantalon est à -50%, je l'achèterai le lendemain pour l'essayer chez moi et me rendre compte qu'il me va plus que je ne l'espérais. Un peu taille haute, à pinces, slim en bas, en jean doux, ma mère me demandera carrément d'aller lui acheter le même, ma soeur, elle, me dira "t'es bizarre, comment tu trouves des trucs comme ça chez H&M?, t'es forte."
On peut dire ce qu'on veut, l'achat modéré de vêtements qui vous vont rend joyeux pour un temps.

Je retrouve Cécilia devant l'UGC, on arrive en même temps, elle porte un haut fleuri en mousseline dans des tons beiges, un jean et des talons en bois neuf. Ça change parce qu'elle a tendance à ne s'habiller qu'en noir, blanc et rouge, comme Charlette et Julie d'ailleurs. Elle me voit avec mon petit sac en kraft, "j'ai crû que t'avais acheter du Mcdo, je me suis dit "Murielle avec du mcdo???""
Le problème est le suivant :
Nous voulons aller à l'avant-première de Seuls two avec une intervention d'Eric et Ramzy
Cécilia a réservé et retiré sa place, elle ne peut donc pas en retirer une autre pour un autre film
J'ai essayé de réserver la mienne chez moi mais la séance était déjà complète
On compte sur les dix dernières minutes avant la séance pour me retirer une place car c'est à ce moment que toutes les réservations non retirées sont annulées.

Peut-être vous vous dites que nous sommes fan d'Eric et Ramzy mais c'est pas du tout le cas et je saurai pas vous expliquer pourquoi on s'est tant acharné à vouloir me trouver une place. Je crois que sans Cécilia et vice versa, je serais pas allée voir le film. C'était une occasion de faire quelque chose, de sortir de chez soi. On allait bientôt se retrouver seules (two), elle sans son "ami" Jérémie et moi sans possibilité de croire encore à un rendez-vous avec A., l'un comme l'autre partant pour plus d'un mois de vacances.
Une fois les "10 minutes avant la séance" commencées on s'est jeté sur une borne d'achat et on a essayé de retirer une place jusqu'à que ça marche, je faisais le geste frénétiquement et sans y croire tout en parlant à Cécilia, toujours le même message "il n'y a plus de places pour cette séance", je fais ça une vingtaine de fois,
jusqu'au moment où la place s'imprime.
Cris de joie, Coupe du monde 1998 dans nos coeurs.

La salle est bondée, très curieusement les gens se placent surtout au fond plutôt que devant, personne n'a envie de courir toucher Eric et Ramzy, étant entrées dans les derniers on se retrouve tout devant, Eric et Ramzy viennent au début de la séance contrairement à Michel Gondry qui la dernière fois était venu après son film.
Il reste là pas plus de 20 minutes, 20 minutes où on ne peut pas s'arrêter de rire, ça commence par "y'a beaucoup d'arabes ici, ça se sent quand on rentre", et ça finit sur "et n'oubliez pas 5 fruits et légumes par jour, même 5 fois le même fruit" puis entre les deux un jet de t-shirt à l'effigie du film provoquant des micro-émeutes.
Sinon le film était bien nase.

Aucun commentaire: