jeudi 12 juin 2008

aujourd'hui dans les transports tout le monde parlait de gâteaux, je viens juste de m'en rendre compte
d'abord sur l'aller un mec parlait à une meuf d'un gâteau au chocolat et au moment où je descendais de la rame il concluait sur "par contre c'est une bombe calorique", le plus drôle c'est que moi-même je portais dans mes bras mon cake aux olives et au jambon, celui que j'ai préparé pour le départ en retraite de la prof d'anglais. debout dans le bus bondé c'était dur de le tenir et de lire en même temps et en plus de ça j'avais encore mes talons, j'ai d'ailleurs même pas pu lire et j'ai plutôt regardé les gens dans les rues, un mec parlait tout seul en marchant, il y avait surtout des gens qui paraissaient déprimés, des travailleurs en 501, on aurait dit une ville ouvrière, en plus avec ce ciel gris.
sur le retour c'était deux hommes qui parlaient d'une entreprise de gâteaux de mariage, "faut plutôt faire un site une fois que t'es connu, sinon ça marche pas," "et il y a aussi des gâteaux en forme de fruits?" "oui il y en a quelques uns". dans mon sac il restait une petite moitié de mon cake qui n'a pas trop eu de succès, disons qu'il était délicieux mais les gens sont chiants et n'aiment pas les olives, c'était tellement prévisible, la veille je m'imaginais déjà en train de gronder tout le monde à cause de ça, "oh vous faites chier, vous aimez rien". j'étais la seule à avoir fait du salé
marie avait préparé un tiramisu parce qu'elle est italienne, elle avait aussi appelé julie à 8h pour qu'elle ramène une pelle à tarte, quand julie a vu marie pour la première fois de la journée elle l'a montré du doigt en lui disant "TOI, toi tu me parles pas de la journée". penser à appeler julie à 8h du matin après l'avoir fréquenté un an, c'était inconscient.
iba avait ramené un gâteau aux amandes, toute la classe avait poussé un "waaaah" d'admiration à la découverte de la surface régulière et brillante de son gâteau, c'était un truc digne d'un patissier professionnel, sobre et délicieux.
augustin était mignon avec son fondant au chocolat tout déglingué, je lui ai dit "tu l'as sorti trop tôt" et il m'avait répondu "ouais c'est parce que je l'ai démoulé trop vite", c'est ce que je voulais dire, ça m'était déjà arrivé à cause de l'impatience de voir le résultat. je l'ai un peu charrié du genre "ouais mais ça c'est les bases, tout le monde sait qu'il faut laisser refroidir le gâteau", on se taquine, c'est notre flirt à nous
cécilia avait oublié son gâteau, je la soupçonnais de n'avoir rien préparé parce qu'elle ne semblait pas trop énervée. Julie avait fait l'effort d'acheter une bouteille d'Ice Tea Light, la veille à une heure du matin j'avais reçu un texto qui disait qu'elle avait payé 50 centimes de plus pour avoir la light juste pour moi et je lui avais répondu un truc de drôle qui finissait par "bisou baveux parfumé au boursin"
il y avait la bouteille de coca zero de la prof d'anglais qu'on s'était enfilé après avoir descendu celle de julie et c'était tout. quatre gâteau, deux bouteilles, une dizaine d'élèves, des assiettes et des cuillères en plastique, des serviettes jaunes que j'avais ramené, des gobelets jaunes comme mes serviettes qu'augustin était parti acheté pendant la récré.
il n'y avait que nous au lycée, je vous jure, que notre classe qui mangeait et discutait silencieusement dans une salle pendant deux heures et demi. Léo qui jouait les chansons préférées de la prof à la guitare, la grande carte de voeux qu'on signait discrètement à tour de rôle, Julie qui me racontait son unique séjour en colonie quand elle était en CM1 et moi qui séparait les dès de jambon du reste de mon cake pour les lui donner.
sur la carte j'avais écrit "i love english very much <= (le résultat de 5 ans d'anglais...) Murielle" avec un coeur sur le i de mon prénom. j'ai mis "5 ans" un peu comme ça sans réfléchir, ça doit faire en réalité 7 ans et je parle toujours aussi mal, c'est incroyable de penser à ça, à ce gâchis que je tournais en dérision pour que ce soit moins douloureux.

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