mercredi 18 juin 2008

une des techniques que j'ai trouvé pour gagner du temps consiste à regrouper tous les préparatifs nécessitant de l'eau autrement dit : à se laver les dents sous la douche.
mes copines trouvent ça dégueulasse et moi je ne comprends pas pourquoi, je me souviens de cécilia me disant "mais tu te craches dessus",
il y a beaucoup de choses comme ça que les autres font et que je ne fais pas ou l'inverse, des comportements que je ne trouve pas nécessaires et qui pour les autres sont naturels, depuis mon enfance c'est comme ça, ça m'interpelle un peu, j'ai tendance à mettre ça sur le compte d'une forme de naïveté, un fond d'innocence qui me resterait, à la façon d'Ariel (la petite sirène) qui ne comprendrait pas pourquoi on ne pourrait pas se brosser les cheveux avec une fourchette.
exemple très concret : aller chez le coiffeur, je trouve ça très curieux que les gens disent "il faut que j'aille chez le coiffeur" comme s'il s'agissait du dentiste. moi c'est simple je n'y suis jamais allée, en tout cas pas en France, au Liban quelques fois parce que les brushing coûtent 2 euros et pour des défrisages que j'avais l'habitude de faire chaque année.
au début je voulais vous parler d'autre chose mais il fallait en passer par là pour justifier la première phrase :

ce midi je me brossais les dents sous la douche et je sentais quelque chose de rouge sur ma main, c'était du sang. avec l'eau qui a tendance à tout mélanger j'ai cru que je saignais des gencives, je suis sortie de la douche sans prendre le soin de m'égoutter, j'ai regardé : c'était mon nez. ça ne voulait pas s'arrêter et l'eau empirait la situation, j'ai fini ma douche la tête penchée en avant pour écarter le nez du reste du corps. les gouttes tombaient et s'évaporaient immédiatement en nuée orange pâle. puis le corps finit par arrêter ses caprices et tout rentre dans l'ordre, le sang rentre à la maison.

ensuite pour me consoler je me suis étalée sur les bras une crème Sephora qui sent involontairement la tarte au citron, c'était le cadeau d'Anaïs pour mes 17 ans. il y a aussi l'huile et le gel douche qui vont avec, je ne les utilise pas systématiquement, j'arrive a les faire tenir un an voire plus et à chaque fois que j'en use c'est comme si je faisais la fête toute seule.
je trouve que c'est toujours délicat quand on vous offre des gels douche ou des trucs pour le bain, ce qui -je crois- nous arrive fréquemment à nous les "jeunes filles". cette idée de choses triviales portées au rang de cadeaux, ces sels de bain qu'on célèbre dans des coffrets presque hors de prix et dont on ne profitera que le temps d'un seul et unique bain, voilà ce qui m'attristait, maintenant j'ai compris qu'il fallait en jouir comme on jouit d'un cappuccino à 6 euros et je ne laisse plus rien dépérir dans mon placard, ce serait tout de même ballot de mourir demain sans avoir utiliser ce flacon de gel douche pailleté à la noix de coco. paillettes qui finiront par danser autour du siphon. Dur.
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après la douche et les vêtements enfilés un par un je suis allée au musée d'art moderne en face du palais de tokyo, la dernière fois que j'y suis allée remonte au temps de baptiste, à deux reprises j'avais touché un tableau, un delaunay (robert) peut-être, et un mec m'avait grondé alors que je faisais ça, disons en toute innocence pour ne pas dire inconscience.
le muséed'artmodernedelavilledeparis n'est pas un endroit que j'aime beaucoup, il y a énormément d'espace et de lumière pour extrêmement peu de tableaux, c'est à pleurer de rire mais sur le coup j'étais énervée. Se contenter d'un seul tableau de Chagall pour ensuite se diriger sans transition vers un Bonnard puis deux Picasso alternés avec trois Braque tout ceci entrecoupé par cinq mètres de mur blanc et trois visiteurs penchés sur les deux biographies de peintre collées dans un coin qu'il faut s'amuser à deviner, comme si on avait le temps de jouer à "où est charlie?". de toute façon les musées me fatiguent énormément, je préfère encore taper le nom d'un peintre sur google images et puis l'idée que l'oeuvre d'un peintre soit dispersée dans les quatre coins d'un monde est rageante, comme si les 5 mètres de mur blanc ne suffisaient pas.

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