samedi 14 juin 2008

je tape b-l-o-g-s-p-o-t-.-c-o-m, je clique sur deux liens , j'écris

le conseil s'est très mal passé pour moi, j'angoissais à mesure qu'on approchait de mon nom de famille, "alors, Murielle Joudet", j'écoutais, je savais que j'allais avoir un blâme pour mes absences, j'ai réfléchi à l'année, je me suis dit "je n'ai rien fait" rien du tout, quelques contrôles intensément révisés, rien en dehors de ça. je me demande quand est-ce que je vais m'y mettre, je me demande ce que je ferai plus tard, comment je vais finir, je me trouve tellement nuisible pour moi-même, ça me terrifie, nuisible en tout, c'est incroyable. je ne vivrai pas bien et pas longtemps, sans mentir c'est ça que je me dis.

au téléphone quand augustin m'a appelé on a discuté assez longtemps, je n'étais pas apeurée, j'avais peut-être buté sur quelques mots, j'avais conscience que je cherchais mes mots, lui aussi butais sur des mots, nous étions assez émus, c'était dur de tenir, l'équilibre tenait sur pas grand chose. comme toujours il voulait savoir pour les autres "chui désolé, chui une commère", moi je m'en fichais, je pouvais tout lui dire, qui a eu un blâme, qui a eu un avis de redoublement, le premier, le dernier, les blagues des professeurs. "et pour toi ça s'est bien passé?" "bah oui, j'ai eu un blâme (rires)" "ah ouais, merde", "mais finalement c'est comme une mention" il rigole beaucoup "ouais voilà".
après je n'ai rien dit, ni à ma mère, ni à personne, ma soeur m'aurait dit "t'es folle" et des choses pour m'alarmer, me secouer, me faire peur, j'aurai angoissé, j'aurai compris tout le gâchis, les opportunités ratées, j'ai pensé à juste titre que j'avais mon compte de mauvaises pensées. je me suis sentie nulle, je n'ai même pas l'idée magique de me voir un jour sauvée par l'écriture, je ne crois pas en ça pour moi.
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ma mère m'a dit qu'elle a trouvé un hôtel pour le liban, la question des vacances était résolue, j'étais contente, ça me travaillait. quand j'allais très mal ma soeur était venue me voir avec les catalogues des organismes de séjours linguistiques, rien ne me plaisait et ça aurait demandé trop de travail, organiser, prendre des cours d'anglais tous les jours, se sociabiliser, lisser ses cheveux, je pense que pour ces deux mois je veux être au calme, liquider mes deux piles de bouquins, bronzer des pieds, regarder les chaînes françaises depuis l'étranger. c'est la première fois que partir au liban me fait plaisir, avant ça me déchirait le coeur de partir, dans les valises j'enfonçais clandestinement beaucoup de livres entre les piles de vêtements et j'essayais de retenir leur emplacement.
elle m'a dit qu'on partait trois semaines, l'hôtel est cinq étoiles, ce ne sera pas une suite comme la dernière fois, on dormira à trois dans le grand lit, "est-ce que ça te dérange?".
ma soeur ne sera pas là, je devrais tenir à sa place les conversations avec la famille, j'appréhende un peu, je ne parle jamais trop à ma famille, je ne fais pas d'effort, je veux toujours partir le plus tôt possible. je préfère les journées qui défilent sans qu'on ne voit personne, sans qu'on descendent en ville, qu'on passe entre la chaleur écrasante de la piscine et la climatisation de la chambre, quand on va tout mouillé au restaurant de la piscine et qu'on s'asseoit sur nos serviettes. ce genre de journées ne m'enchantent pas, je ne peux pas dire ça, mais disons que c'est le maximum qu'on puisse demander au pays.

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