vendredi 25 avril 2008


si je fais le choix de me confier à 23h, c'est qu'écrire à toujours signifier pour moi "se justifier" et c'est aussi que la nuit succédant à la soirée, je me sens comme un peu tous les soirs plus libre que d'habitude, je sais que j'ai la possibilité d'écrire (de me justifier) toute la nuit durant, sans limite de distance ni de temps, comme pour la promenade, je sais aussi que j'ai la possibilité de pouvoir tout supprimer ou ne rien publier, tout recommencer ou ne rien recommencer.ce temps et le privilège de pouvoir revenir sur ce qui a été dit en faisant disparaitre la première mauvaise version par la même occasion, je pense ne pouvoir trouver ça qu'en écriture. je ne vaux rien à l'oral et l'idée que mes paroles se perdent dans une oreille distraite me révolte. j'ai à la fois besoin que l'on m'écoute et que l'on m'aime.
écrire sur ce blog c'est aussi éviter d'écrire un mail ou même -j'y avais pensé- une lettre, au principal concerné.

j'ai rompu d'avec baptiste il y a environ 9 mois, cela faisait aussi 9 mois que nous étions ensemble, 9 mois qui pouvaient résumer à eux seuls une jeunesse et une première façon de vivre l'amour. j'ai rompu de la manière la plus brutale qui soit, raconter en détails la procédure me fait tellement mal et honte que je ne prends même plus la peine de la repenser. c'était juste brutal, assez dégueulasse et avec du recul il me semble que cet acte là fait partie du domaine des choses que j'accomplie mais qui ne me ressemblent pas, elles seraient alors régies par un truc que j'aime appeler -faute de trouver mieux- mon "esprit destructeur", cette tendance à détruire les bonnes choses de ma vie qui me semble être là depuis trop longtemps.

je ne pense pas rendre compte de cette facette un peu plus sombre de ma personnalité dans ce que j'écris alors qu'elle est moi plus que n'importe quelles autres facettes. je pense écrire des choses tristes, j'ai toujours beaucoup trop aimé la tristesse peu importe la façon qu'elle choisit pour se manifester, le regret, la nostalgie, la frustration, la lassitude, j'aime tout ses potes. Mais même si j'écris avec pour seule règle de finir sur une note grise ce n'est ni par complaisance ni par effet de style mais parce que faire autrement m'est juste impossible, écrire à toujours été pour moi un moyen de rentabiliser mes insuffisances, mes déceptions et ma mélancolie généralisée, ce qui finalement ne m'aide en rien à vivre, je le recycle ici, je transforme la merde en nourriture et c'est ce que je compte faire ce soir.

Donc pendant 9 mois je n'ai plus vécu toute seule, quand Baptiste n'était pas dans ma boîte mail il m'envoyait un SMS ou alors on s'appelait, je crois qu'il savait absolument tout de ma vie, je me souviens du chiffre 600 qui correspond au nombre de mail que j'avais reçu de sa part et encore nous n'étions pas près de la fin. J'ai donc vécu accompagnée, assez insouciante ou en tout cas d'une façon qui ne m'aurait pas permise de me laisser aller à l'état de dépression que je connais ces derniers temps. C'était une vie nickel, en y repensant et parce que je ne fais que ça en ce moment, je me vois bien vivre comme ça, avec un homme, toute ma vie.

Les premiers mois qui ont suivis la rupture j'allais vraiment très bien et je ne pensais plus du tout à lui, je me souviens lui avoir écrit sans trop de convictions qu'un jour, forcément, je regretterai tout ça mais je ne m'attendais pas à vivre l'exact négatif de la situation : lui heureux, moi très malheureuse. j'ai vite compris que j'aimais un peu trop ma solitude mais que si je voulais être heureuse -et je pense le vouloir- il fallait que je reste avec quelqu'un, que je m'éloigne le plus possible de cet esprit doucement destructeur pour ne pas obéir à des caprices que je regretterai 9 mois après. Je me suis toujours considérée comme quelqu'un de dangereux pour mon bonheur, de trop enclin à la souffrance , je suis une fille qu'on doit sauver à chaque instant et Baptiste était comme ça, il n'aimait pas me voir triste, il me motivait sans arrêt, et en y repensant je peux facilement en pleurer.


J'ai su sans demander qu'il était avec quelqu'un, j'ai appris à ne pas trop en souffrir et à ne pas trop en vouloir à la nouvelle fille, si elle était avec lui elle devait forcément avoir quelque chose et c'était maintenant à mon tour de m'en prendre plein la gueule, d'encaisser si possible en silence pour sauver l'honneur.
C'est pour ça que faire ces confidences revient à m'avouer vaincue, à prendre le risque de me faire lire par Baptiste même si je doute qu'il prenne maintenant la peine de me lire. Mais ce soir je suis rentrée du cinéma plus faible que d'habitude, je sentais mes jambes affaiblies par l'amerthume, j'ai eu du mal à me diriger vers les toilettes et j'ai donc décidé que cette nuit serait celle de la sincérité. Je n'aurai pas pu, enfin si j'aurai pu mais assez difficilement, m'endormir avec ces sentiments secrets encore en moi.
Ces derniers temps je n'ai pas cessé de penser à lui, parfois je parlais de lui à ma soeur en prenant le risque de lui faire dire "tu le kiffes encore", une fois elle me l'a sorti et je me suis sentie très mal, j'ai trouvé la vérité inacceptable. elle semblait rigoler, j'étais vraiment très sérieuse, je lui ai bien sûr répondu "nan trop pas".

J'ai fini par m'accomoder à l'idée que Baptiste finirait par être le seul garçon de ma vie, je nous vois bien ensemble, je nous vois bien manger une conserve de raviolis au boeuf, j'ai l'impression qu'il fait partie de ma famille, qu'il est aussi indispensable et irremplaçable que l'un des miens, il ignore certaines choses extrêmement inavouables à mon sujet mais je me sens prête à les lui dire. A côté de ça je me sens incapable de lui réadresser la parole, de le regarder dans les yeux sans rougir de honte car j'ai extrêmement honte de moi et peur de lui, j'ai peur qu'il me traite sérieusement de salope, qu'il me tire les cheveux.
Je pense ne rien lui demander même si secrètement je lui demande tout : le pardon, l'amour et le bonheur de nouveau, je lui demande de ne pas me croire quand je lui dis "je veux plus être avec toi" ou n'importe quelle autre variante de cette expression. Je ne lui dis pas "reviens-moi", je lui dis juste "maintenant tu sais presque tout". Il faut qu'il sache aussi que j'ai 16 ans, bientôt 17 et je n'accepte pas de faire des erreurs mais que j'en referrai des tonnes.

forcément demain je vais "désaouler" et tout regretter, le matin a tendance à me réconcilier avec moi-même. si c'est le cas, alors j'enlèverai le texte.

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