mardi 8 avril 2008

il avait neigé toute la nuit, je me souviens m'être éveillée un instant peut-être à cause de la lampe de chevet qui était allumée, l'idée que seule l'effet de la lumière puisse réveiller m'a toujours paru curieux, le bruit c'est compréhensible, la lumière un peu moins. ma soeur révisait silencieusement, il devait être 5h du matin, je crois qu'elle me l'a dit parce que j'étais trop sonnée pour comprendre les aiguilles de ma montre, je m'étais endormie trois heures plus tôt, juste avant j'avais regardé la neige qui atterrisait sur la pointe des pieds et recouvrait la ville, j'avais tenté de la prendre en photo, j'avais souhaité qu'elle m'émerveille comme avant, j'avais un peu lu Jack London et je m'étais applatie sur le ventre pour m'endormir. je me souviens lui avoir parlé, avoir eu assez d'esprit pour articuler une opinion sur les saisons, je lui ai dit un truc du genre "c'est fini les saisons, maintenant ça va être mélangé toute l'année", un peu plus tard dans la journée sur un escalator je racontais la même chose à Charlette et Cécilia en ajoutant qu'en primaire on prendrait même plus la peine de faire apprendre le nom des saisons dans les cahiers d'éveil, on aurait même plus de feuilles d'automne et de fleurs de printemps à colorier, on se défoulerait même plus à remplir de jaune les grandes surfaces des soleils. Cette idée ne me fait pas peur, le mélange des saisons, l'incohérence du temps ont quelque chose d'excitant, on voit le soleil, la pluie et la neige dans la même journée, les quelques instants de chaleur nous rappellent nos hanches et nos bras trop épais qu'il va falloir découvrir un de ces jours, le lendemain le froid nous accorde quelques jours de sursis et on mange de la brioche aux pépites de chocolat en pull col V.

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