jeudi 13 mars 2008

Je ne sais pas ce que j'étais en train de faire quand ma soeur est venue timidement à moi pour me dire qu'une collègue et amie de ma mère avait un cancer, en fait je me revois très précisement en train d'hésiter entre plusieurs variétés de thé, je revois mon corps au fond de la cuisine. On en avait déjà parlé et je sais qu'elle évitait à tout prix ça, cette façon de faire du malheur des autres un genre de potins, mais je ne pouvais m'empêcher d'être énervée à sa façon de me l'annoncer et d'en rajouter, avec cette petite jouissance au fond de sa voix, et moi qui m'immobilise totalement devant elle. Je n'ai pas supporté la nouvelle et la façon qu'elle avait choisie pour me le dire, je me souviens avoir sentie une tristesse insoutenable s'infuser en moi et qui semblait n'être rien d'autre que ce que je ressens à longueur de journée et sans interruption mais à un degré un peu plus élévé. J'ai rangé la boîte de thé et je suis partie sans rien claquer mais je voulais qu'elle comprenne que j'étais énervée et que rien n'allait.

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