vendredi 28 mars 2008

en revenant du cinéma j'avais vraiment très faim, à midi je n'avais avalé qu'un sandwich tomates-jambon-fromage,les tranches de pain de mie dans lesquelles les ingrédients étaient coincés étaient très blanches et très larges, je l'avais préparé et soigneusement emballé dans une feuille d'aluminium avant de me rendre en cours. avant le cinéma j'avais bu un cappuccino au Mcdonald et une canette de Coca Light achetée dans un distributeur pour le cinéma. j'étais comme toujours avec ma bande de copine, en attendant notre séance de cinéma nous consommions calmement nos boissons favorites en parlant du temps révolu, des qualités des gens du passé, des défauts de ceux du présent, des cadeaux qu'on offrait à la Saint-Valentin quand l'occasion se présentait d'avoir un amoureux au moment de cette fête.

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Sur le chemin du retour je pensais aux choses que je ferais une fois chez moi, j'avais déjà très faim mais je ne voulais pas me ruer sur la nourriture comme à mon habitude, je tenais à avoir la patience d'attendre, prendre une douche serait une bonne façon de tuer un peu de temps avant de me mettre à table toute seule. je longeais les traiteurs et les boulangeries avec la ferme intention de, ce soir, manger des choses aussi savoureuses que celles qui se trouvaient dans les vitrines. en marchant j'écoutais "California girls" des Magnetic Fields, une chanson que j'imaginais faite pour de plus grandes villes, de plus grands espaces urbains, on devrait n'écouter que du Renan Luce ou des saloperies du genre dans les villes comme Courbevoie, des trucs sans vraie grandeur, sans vraie musique, avec des paroles omniprésentes.

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Avant d'entrer dans la douche j'ai ingurgité en 3 bouchées une barre aux céréales et au chocolat noir tout en me déshabillant, je me suis souvenue du temps où ces barres ont commencé à exister, à l'époque j'étais assez jeune pour être au courant de toutes les nouveautés qui se faisaient en matière de biscuits pour le goûter, mon alimentation était majoritairement constituée de ces trucs-là. ce fût l'une des douches les plus rapides de ces dernières années, juste le temps d'éparpiller plusieurs liquides sur ma peau et mes cheveux, de rincer jusqu'à ce que le film graisseux des différents produits fasse place à une peau et des cheveux plus secs où la main a du mal à glisser. j'enroule le tout dans des serviettes et quand tout est bien sec j'enfile un bas de pyjama et un t-shirt informe taille 42 de chez H&M, j'en ai une petite collection qui me sert à la fois de sous-pull, de tenue pour dormir et pour le sport.

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tout en m'habillant je parlais fort à Emile qui était dans l'autre pièce à jouer sur son ordinateur, je l'invite toujours à manger avec moi, il est l'une des seules personnes avec qui j'accepte de manger, on parle de sa journée, de ses copains et de livres. Personne ne l'écoute vraiment dans cette famille et j'aime m'occuper de lui comme j'aurais aimé qu'on s'occupe de moi, avec bienveillance et intérêt. Je lui demande s'il continue de lire le livre qu'il s'est récemment acheté, à savoir "Une situation légèrement délicate" de Mark Haddon, il me dit "oui", je lui demande à quelle page il en est en me souvenant que la dernière fois il en était à la 87ème. Quand il me répond "87" je le traite de connard et lui dis qu'il est finalement comme les autres, que c'est un scientifique et qu'il n'aime pas lire. Il me dit "je suis scientifique mais je lis aussi", je lui dis "non tu es comme les autres" et il s'énerve et j'aime ça.

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je me fais cuire un oeuf au plat avec le souvenir d'un passage d'un livre récemment lu qui racontait comme quoi un oeuf au plat avec du beurre était la meilleure chose que l'on pouvait manger. j'avais vraiment très faim et les plaques chauffantes à induction de la cuisine me facilitaient le travail, elles chauffent presque immédiatement et respectent les faims les plus imprévues. il ne restait plus qu'un oeuf dans le frigo, ça me limitait dans mon désir d'en manger plus d'un, j'étais soulagée.

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