vendredi 5 septembre 2008

Cela fait 7-8 ans que M. Delmas n'a pas eu une classe de terminale littéraire, M. Delmas c'est le professeur d'histoire géo que j'appréciais, que je pressentais apprécier mais que je n'avais jamais eu, puis notre prof de l'année dernière nous avait annoncé qu'on l'aurait encore en terminale, j'avais été un peu déçue de ne pouvoir jamais de ma vie adresser la parole à M. Delmas, de ne jamais me faire corriger une copie par lui. Et puis le jour de la rentrée, lors de la distribution des emplois du temps, sous Histoire/géo il y avait écrit son nom. Cela surprenait tout le monde. J'aurai donc des bonnes notes en histoire géo cette année.

C'est alors que le cours magistral se dote d'un charme nouveau, d'une ambiance bizarre, compliquée. Il y a un corps à regarder, un corps maigre, une vie à s'imaginer (sa compagne, sa bibliothèque), un visage à fixer et dont le regard refait incessamment le tour de la classe pour tomber et retomber jusqu'à vous avec la même opacité, seule la bouche remue. Je me suis demandé s'il avait déceler quelque chose dans mes yeux à moi, s'il pensait encore à cette fille qui l'appréciait en première littéraire et dont on lui avait parlé, s'il y mobilisait des forces secrètes pour la reconnaître, procédant par élimination, des forces de celles que personne ne soupçonne, des jeux inavoués qu'on accomplit en amitié, par solidarité avec nous même.

J'avais comme idée très sérieuse celle de consacrer une feuille simple à toutes les informations que je pourrais collectionner à son sujet pendant les cours, il est très bavard concernant sa vie privée, rien qu'en deux cours on a pu apprendre des informations, des informations comme des épaules découvertes qui donnent envie de plus. Même si je n'aime pas les professeurs qui tentent de faire ami-ami avec leurs élèves j'aurai souffert d'une distance qu'il aurait préétabli entre lui et ses élèves, moi en l'occurence. Souffert dans le sens où la fatigue des insomnies m'aurait rendue vulnérable et parano, sensible à tout les signes.
Très bizarrement aujourd'hui pour le premier cours nous portions précisément la même chose : chemise blanche rentrée dans un pantalon noir, puis une veste noire. Ca m'a frappé, d'autant plus que la veille je n'avais pas prévu de porter ça et que vers le début du cours il a commencé à plier les manches jusqu'à ses coudes, précisément de la même manière que moi. Je sais que cela n'a aucune valeur mais j'ai aimé m'attacher à ce moment, rien que pour la beauté de la coïncidence, du phénomène magique qui se produisait devant notre classe et que j'étais la seule à décoder. J'étais sa miniature.
En tapant son nom sur Google j'ai trouvé pas mal de choses très disparates, une série d'Annabac qu'il a rédigé, une interview de lui pour la sortie de son livre d'heroic fantasy (lol), des réponses à un forum sur un débat concernant l'extrême gauche, une photo qui date un peu où il porte un perfecto, son nom sur Copains d'avant, rien de très cohérent, une incohérence qui caractérise toute vie qui commence à s'éterniser.

En dehors de ces détails il est vraiment très drôle et parle comme un garçon qui jouerait "à la guerre" pendant les récrés.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Et lui quand il cherchera son nom (ou le tien, qui sait?) il tombera sur ton blog... Tout cela est bien malsain... c'est un prof démago et connu pour ça, narcissique, centré sur lui-même et bp d'autres choses à dire.Soit tu seras amoureuse de lui (comme les héroïnes raciniennes, il a suffi que tu entendes parler de lui) et il en jouera, soit tu finiras par le détester. (on parie?)
Tu n'aurais pas dû citer son nom, tu oublies trop que les blogs sont publics...

Anonyme a dit…

Y a pas son prénom hein, et "Delmas" renvoie 2.300.000 occurences sur Google.

Murielle Joudet a dit…

ce anonyme n'est peut-être jamais le même mais il me fait toujours autant chier.

Anonyme a dit…

oui il est toujours aussi con

Anonyme a dit…

murielle je t'aime

Anonyme a dit…

vite fé.

Anonyme a dit…

J'ai tapé Delmas et histoire.
Bingo !
J'adore googleliser (désolée pour le néologisme.
Donc, attention aux noms propres.