jeudi 10 juillet 2008

Hier nous sommes allés vendre des livres chez gibert avec charlette, cécilia et la copine de charlette, tatiana. On a pris le métro jusqu'à saint-michel, j'avais un sac en kraft citadium avec une dizaine de livres jamais lus, jamais ouverts ou alors des trucs appartenant à ma soeur et qui étaient rangés chez moi.
On a une bibliothèque blanche dans notre chambre, l'étage tout en bas est consacré à mes affaires d'école, le second héberge celles de ma soeur, des classeurs gigantesques, des pochettes à rabas obèses, le troisième ce sont les livres de ma soeur, presque aucun roman en dehors de ceux de samuel benchetrit, un recueil de pièces de shakespeare, un livre de woody allen, d'anciens romans achetés pour le lycée, (je dis tout ça de tête) le reste : des pavés sur le droit international, des "Que sais-je?", des annales, plein de livres aux couleurs dépareillées comme savent si bien les faire les éditeurs d'annales et de révisions en tout genre. Les deux derniers étages sont consacrés à mes livres, tous d'une taille régulière et aux tranches blanches, en dehors des gros beige gallimard nrf ou des éditions de minuit, grasset, denoël, ils sont assez bien rangés, j'ai fait en sorte que les livres d'un même auteur soient tous regroupés les uns à côté des autres. Il n'y a bientôt plus de place et des piles horizontales commencent à se former sur les verticales, c'est plutôt joli, ça donne un genre de bibliothèque pleine à craquer, ce qui me plait bien mais qui insupporte ma mère, deux fois dans sa vie ça lui ait arrivé de me dire "faut que t'arrêtes de lire, on doit en jeter là", dans ces cas-là je pète un câble et je commence à l'engueuler, je déteste quand elle fait passer l'ordre avant tout le reste, avant les passions, le plaisir, les centres d'intérêt, et cette femme est comme ça, quand elle est comme ça je ne peux pas m'empêcher de la mépriser.
Quelques uns de mes livres sont dans une vitrine dans le couloir, ceux qui ne rentrent tout simplement pas dans celle de ma chambre, ce qu'on appelle les beaux livres et puis aussi quelques bandes dessinées.
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La queue chez gibert s'étendait jusqu'à l'arrêt du bus, certains portaient des sacs de livres, d'autres des valises entières, ça allait prendre des jours avant qu'on passe. J'ai dit aux copines "on a qu'à aller à celui du boulevard saint-denis", charlette a dit "ouais mais si y'a la même queue on la fait là-bas", j'étais d'accord, on y ait allé, résultat : deux personnes devant nous. On pensait avec tendresse et compassion à ceux qui étaient encore en train de faire la queue à saint michel.
Le mec était sympa, même plutôt beau gosse, il portait des lunettes de vue pilote. Chacune d'entre nous avait rédigé une autorisation qui disait "Je soussignée Madame....accepte que ma fille....vende ses livres personnels chez Gibert. Date + Signature"
Il a scanné mes livres, m'en a rendu un peu moins de la moitié et m'a dit que ça faisait 4,66€, je l'ai regardé en souriant, "oui c'est pas beaucoup mais on les prend au prix le plus bas", j'ai répondu "oh si ça va, je pourrais m'acheter des bonbons". Il a rigolé, mes copines aussi, j'étais fière de moi, il devait être amoureux, hihi

cécilia a récolté 2,50€ je crois, j'ai fait "ça te rembourse le trajet", charlette à peu près comme moi et quand ça a été le tour de tatiana j'avais pronostiqué "7 ou 9 euros", charlette et cécilia montaient jusqu'à 13, ça a été 7€, j'avais gagné, on est allés retirer l'argent à la caisse et on est ressorti en fourrant les pièces dans nos portes monnaie.
Après ça Tatiana et Charlette devaient aller à disneyland retirer un billet, Cécilia n'avait pas envie de rentrer et m'a proposé de retourner à saint-michel acheter des livres, la queue était toujours aussi longue. nous sommes d'abord allés chez boulinier, il y avait plein de livres à 1,50€ au sous-sol, j'ai dit à cécilia que ça sentait l'église, elle m'a répondu "je sais pas" et j'ai rétorqué "quand tu sais plus ce que sens une église c'est que c'est mauvais signe", je voulais dire par là que ça devait faire longtemps qu'elle n'y était pas allée.
Au sous-sol donc c'était le silence total et on n'entendait que le bruit régulier des livres qui tapait le fond des gros bacs en bois dans lesquelles ils étaient disposés un peu n'importe comment. En cherchant un peu j'ai réussi à trouver deux romans en format nrf que j'avais prévu d'acheter en poche : "la tache" de philip roth et "ingrid caven" de jean-jacques schul, il y avait aussi "rendez-vous" d'angot à 2,50€ j'ai hésité à le prendre et à l'offrir à quelqu'un, j'avais en tête une fille qui voulait le lire, disons une amie, puis je l'ai reposé parce qu'il fallait que je le lui envoie par la poste et ça allait coûter plus cher que le prix du livre lui-même. J'ai payé en tout 3€, j'étais vraiment contente, ensuite nous sommes allées chez gibert, on est passé devant un congélateur de glace, Cécilia et moi avons eu le même réflexe de nous demander mutuellement "TU VEUX UNE GLACE?" moi j'en voulais bien une, ça faisait depuis midi que je ne m'étais pas alimentée mais j'ai dit "non ça va".

Cécilia nous a pété un câble chez gibert en voyant les piles de livres entourés d'un bandeau rouge "BAC 2009", au programme : "les liaisons dangereuses", les "pensées" de Blaise Pascal, "Roméo et Juliette" puis toujours "le guépard". Ce qui lui posait problème c'était surtout le premier et le deuxième, j'essayais de la raisonner "mais t'aimes bien les pensées, toi-même tu me disais que parfois t'en lisais une au hasard", "les liaisons dangereuses c'est coul sérieux".
Charlette adore "les liaisons dangereuses", elle l'avait lu cette année, maintenant on pouvait difficilement s'empêcher de l'associer au roman. dans le métro je lui ai d'ailleurs envoyer un sms pour lui annoncer la bonne nouvelle.

Elle a acheté "W ou le souvenir d'enfance" en occasion, moi "a l'ombre des jeunes filles en fleur", "Un homme qui dort" de georges perec et "le parti pris des choses" de francis ponge, j'en ai un pour 19 euros et quelques, c'est cher pour trois livres mais j'ai pensé que je payais pour les 3€ de tout à l'heure, c'était trop beau. Cécilia faisait toujours la gueule, le métro était bondé et nous ne sommes pas montés par la même ouverture, de loin je la regardais froncer les sourcils, tête baissée, quand on a pu se rejoindre, par deux fois je lui ai dit "allez n'y pense pas, t'es en vacances, tu t'en fous", je ne la comprenais pas, à force on devrait avoir l'habitude de ne pas faire ce qu'on veut en cours, une année de plus ou de moins à travailler sur des romans qu'on aimait pas, qu'est-ce que ça changeait. Elle sortait les grands mots "je savais que j'aurai pas dû faire L", des choses comme ça, elle faisait son petit caca boudin. Je la soupçonne d'être plus intéréssée par le lycée qu'elle ne le prétend, j'ai compris ça au conseil de classe, il n'y avait qu'à voir ses notes pour le comprendre, cette petite folle est première de la classe.
Après ça allait mieux, son visage se décrispait lentement et elle m'a dit de regarder les ongles gigantesques d'une meuf qui tenait la barre en aluminium, on essayait de se mettre d'accord sur un restaurant pour vendredi.

8 commentaires:

Juliette a dit…

Tout est canon dans votre programme, franchement c'est un des meilleurs.

Anonyme a dit…

premier parcours des yeux de l'article : OH GOD ce nombre de majuscules ! c'est une liste de noms ou quoi !

Murielle Joudet a dit…

c'est vrai ça, j'avais pas remarquer
le name-dropping c'est magnifique.

Murielle Joudet a dit…

sinon je suis d'accord avec toi Juliette, cette liste ne me déplait pas du tout.

Murielle Joudet a dit…

c'est bon j'ai balayé les majuscules, c'était insupportable.

Anonyme a dit…

SIC ! ne travestis donc pas tes articles pour les lecteurs capricieux... !
(par contre les Liaisons dangereuses c'est vraiment bien, vous n'auriez pas pu espérer mieux)

Murielle Joudet a dit…

oh non, t'inquiètes pas, je ne travestis rien, de toute façon vous avez bien vu que parfois j'oublie totalement les majuscules, je sais pas ce qui m'a pris là.

les liaisons dangereuse c'est trop chanmax.

Anonyme a dit…

ALORS ÇA VIENT TES NOTES ?