samedi 19 juillet 2008

l'inconstance de l'écriture,
viens des jours et des semaines où l'envie de commenter sa vie façon thierry rolland ne me traverse plus, ça s'est produit cette semaine, ça s'est aussi produit d'autres fois. quelque chose se dédramatise, l'urgence peut attendre, l'écriture c'est avoir des débuts de phrase dans la tête pendant toute une journée et puis les coucher sur "papier" une fois rentré chez soi.
vivre le jour, écrire secrètement la nuit comme Spider-Man sauve le monde.
Si on s'y penche un peu ces histoires de Clark Kent le jour et de Superman la nuit ça peut se révéler très intéréssant, très porteur de sens, chacun doit avoir un Clark Kent en lui, ce blog est mon "S" rouge et jaune imprimé sur le torse.

ces moments où je n'ai pas envie d'écrire, les remarques et les impressions me viennent mais ne trouvent pas mots à leurs pieds, quelque chose en moi ce calme, ce n'est plus une rage de s'exprimer mais quelques petits détails de ma vie qui me sautent aux yeux à un rythme convenable, conventionnel, il faut les partager avec quelqu'un, partageons les ici sans se préoccuper du style, de la structure ou de la chronologie, recueillons l'insignifiant et distinguons le du reste, sortons le de l'oubli. en attendant que je reprenne mon sérieux et l'écriture, choisissez votre couleur :

Hier j'ai entendu une femme qui venait d'acheter un ticket au chauffeur de bus lui dire "monsieur ça va bientôt être 2€ si ça continue, hein monsieur, ça va bientôt être 2€", j'ignore pourquoi je m'attendais à ce qu'il défende la ratp, du genre "bah c'est comme ça j'y suis pour rien moi m'dame", au lieu de ça il lui a répondu "bah ouais ça va être ça" sur le ton de "c'est regrettable et inévitable". J'ai pensé "il y a des gens, non, des professions, qui seront toujours désolidaires de leur employeurs, comme les hôtesses de caisse par exemple, on n'est pas content de travailler chez Auchan, on travaille chez Auchan comme Bgbd travaille pour une agence de pub: la contestation dans le coeur"

Mardi je me suis baladée en attendant d'aller voir "La Soledad" avec Charlette et Cécilia, sur les thermomètres de la ville de Paris s'inscrivait un chiffre variant entre 31 et 32°C, souvent les thermomètres sont mal réglés mais là j'avais envie d'y croire,
pensée pour les jours de canicule :
accueillez cette chaleur comme une chaleur purificatrice, le hammam de masse.
En attendant l'heure du rendez-vous je me suis assise pas loin de l'Hôtel de Ville à côté des "jardins éphémères", là j'ai mangé deux sandwichs triangles jambonbeurre que j'ai fait passé avec un orangina light tout en lisant le nouveau technikart numéro double, je me suis dit que j'adorais le beurre, que c'était magnifique, que tout était bien ici, à l'ombre. "des instants coupés de tous les autres".


je n'assume toujours pas les lunettes de soleil dans la rue, j'ai toujours l'impression de me la péter quand je les porte, en attendant, je plisse les yeux.

Jeudi je me suis rendue compte que les magasins de meubles me dégoutaient au plus au point, peut-être est-ce à cause de l'influence de tout cet état d'esprit Trainspotting/Fight Club qui vous apprend à ne pas trop vous attachez à vos acquis matériels, "Choose Life. Choose a job. Choose a career. Choose a family..." vous connaissez la chanson, je vous ai vu mettre pause pendant le film pour noter toute la réplique d'ewan mcgregor/edward norton (au choix).
Ce qui me dégoûte encore plus ce sont ses couples au premier abord plutôt sympathiques qui y entrent main dans la main, on sent que ce n'est pas la première fois qu'ils franchissent le seuil de ce genre de boutiques et comme le client qui vient chercher ses lunettes chez l'opticien, ils y entrent pour régler quelques détails de livraison, confirmer des hésitations.


Plusieurs choses font que j'ai sérieusement envie d'apprendre le russe, d'abord pour l'Adolescent de Dostoievski et puis cette représentation fanstamée qu'on peut se faire d'un pays, comme des flashs de films bollywoodiens. J'ai vu un petit livre à 6 euros avec l'essentiel pour apprendre la langue, je suis de ceux qui aiment penser qu'on peut tout apprendre dans les livres parce que ça les rassurent de penser ça, ça peut justifier certains de nos comportements, de nos choix de vie.

lu et entendu

"l'aura du suicide, le prestige accordé à la folie"
"analyser sincèrement ce qu'il éprouve dans les grandes circonstances de la vie"
"petite créature d'arrêt d'autobus"
"la honte de souffrir d'aimer"
"on est heureux parfois d'avoir été heureux"
"l'agonie de la compréhension"

"le terrible sel des humains"
"celui qui danse, vit au moins"
"il me hait en rouge, il me hait en mauve, peut-être me hait-il tout court"
"illumination gourmande de nos villes"
"Ainsi donc le poète dans sa promenade professionnelle[...]"
"On torréfie du café par là, le toit d'en face est rouge, un jet de vapeur siffle. Oscar est tout à fait accaparé. Réduit, stérilisé, il s'agite sur une chaise de fer. Un éblouissement confond le ciel et la rue. Derrière une grille de lumière, on voit sur les murs bleus des nuages affichés."
"je suppose qu'il s'agit de sauver quelques jeunes hommes du suicide et quelques autres de l'entrée aux flics ou aux pompiers. Je pense à ceux qui se suicident par dégoût, parce qu'ils trouvent que "les autres" ont trop de part en eux-mêmes."
"conception de l'amour en 1928"
"Du fait de ma condition sociale, parce que je suis occupé à gagner ma vie pendant pratiquement 12 heures par jour, je ne pourrais écrire bien autre chose : je dispose d'environ vingt minutes le soir, avant d'être envahi par le sommeil."
"Pendant des années, alors que je disposais de tout mon temps, je me suis posé les questions les plus difficiles, j'ai inventé toutes les raisons de ne pas écrire."
"Arrivé sur la place de la Concorde, ma pensée était de me détruire"
"Je ne peux m'expliquer rien au monde que d'une seule façon : par le désespoir. Dans ce monde que je ne comprends pas, dont je ne peux rien admettre, où je ne peux rien désirer (nous sommes trop loin de compte) ; je suis obligé par surcroît à une certaine tenue, à peu près n'importe laquelle, mais une tenue. Mais alors si je suppose à tout le monde le même handicap, la tenue incompréhensible de tout ce monde s'explique : par le hasard des poses où vous force le désespoir."
"De jour en jour la somme de ce que je n'ai pas encore dit grossit, fait boule de neige, porte ombrage à la signification pour autrui de la moindre parole que j'essaye alors de dire."
"elle se lave souvent les cheveux parce qu'elle sort souvent"
"maintenant tu travailles, tu connais la valeur de l'argent"
"je n'avais jamais pris le train, je ne savais pas q'uon pouvait dormir pendant qu'il roule"

écrit dans mon carnet
"il y a un moment dans la journée où l'espoir m'habite encore, c'est le matin, devant le café"
"ces moments d'extraordinaire liberté entre deux livres, l'un lu, l'autre à lire, où toute la littérature du monde semble ouverte devant nous et où il ne nous reste plus qu'à faire le bon choix."
"les magasins de déco/meuble me dégoûtent""
"pour ne pas prendre le risque de lire ce qu'on se sentait capable d'écrire : ne pas lire, ne rien lire et écrire sans influence."
"et puis délicieusement prisonnier d'une lecture qui est bien mais qui éclipse les 100.000 autres
"


Emile a dit "- D'où elles viennent les crottes de yeux?...du marchand de sable"
Mon père a dit à Emile "arrête de manger des sushis, t'as vu comment ils sont tes yeux maintenant"

aujourd'hui sans faire exprès j'ai buté l'icône de la sainte vierge qui est dans la chambre de mon frère avec un ballon de foot, Emile a crié

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Orange. Je suis pareille.

Anonyme a dit…

alors la soledad?

Murielle Joudet a dit…

la soledad : un des meilleurs films que j'ai pu voir depuis bien longtemps.

Anonyme a dit…

Toutes les couleurs, l'écharpe d'Iris
La palette du peintre
Tu es inspirée...

Anonyme a dit…

Murielle BG TKT !
T'as bien fait de te casser on a encore perdu la guerre IRL

Murielle Joudet a dit…

putain les mecs vous êtes trop smoothies mais vous craignez quoi, prenez vous en main, appelez vos mamans.

Pierre a dit…

j'ai rien compris au deux derniers commentaires