samedi 4 octobre 2008

Bienvenue sur mon blog, voici ma 100ème note :


Les feuilles c'est comme la neige, mais autre chose, et puis ça tombe de plus bas. Je veux dire, hier quand je voulais rentrer chez moi, devant le portail de la résidence il y avait partout autour de moi, en train de me manger les pieds, d'énormes feuilles couleur fauve, on aurait dit des plantes tropicales, trop disproportionnées et colorées par rapport à notre végétation timide et urbaine. J'aimerais pouvoir m'en émerveiller autant que pour la neige, et ce jour-là je sentais en moi que je frôlais cet émerveillement.
les feuilles viennent à nous, le vent fait des bisous au soleil, j'hésite à porter des gants, je touche mes lèvres gercées du bout des doigts, les couleurs chaudes et le temps froid, la nuit je dors avec des chaussettes, je me mets sur le ventre et je coince mes mains sous mon ventre en coinçant la couverture tout autour de mon corps pour ne pas que l'air ne rentre. Je pense : "il fait froid à partir du moment où on pense aux personnes qui dorment dehors." et à chaque fois que je me mets dans cette position je pense à ça, comme une prière bizarre et désintéressée.
Chaque soir en rentrant chez moi je me demande "est-ce que c'est ce soir où je dormirai assez?" et vient un moment où le repos devient presque un devoir et où c'est sans remords qu'on part s'engouffrer dans son lit sans finir l'anglais.

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Le vendredi je commence à 10h et ce jour-là je suis partie un peu plus tôt de chez moi pour pouvoir aller acheter "Ennemis Publics," je n'avais jamais eu autant envie de posséder un livre, au delà du "buzz" qu'il peut y avoir un livre reste un livre, on peut lui prêter toutes les intentions du monde, marketing, provocatrices, ils se trouvent qu'au moment de la lecture rien de tout ça ne transparaît et que le livre est beaucoup plus modeste que la façon dont la presse ou même les maisons d'édition ont pu nous le vendre.
Dans deux Virgin différents je ne l'ai pas trouvé, je m'attendais à ce qu'il bénéficie d'un emplacement aussi important que celui qu'on pourrait réserver à un nouveau tome d'Harry Potter, finalement je suis allée dans un Relay, je sais que quand ils ont des livres ce sont surtout des trucs qui se vendent bien, des témoignages, des livres d'hommes politiques.
A la caisse je me suis dit que ça devait faire longtemps qu'on avait pas dû acheter un truc à 20 euros ici et que le mec devait surtout encaisser des Glamour, des Canard Enchainé, des paquets de mouchoirs et des barres chocolatées. Je me suis aussi demandé combien de temps on pouvait tenir enfermé dans un Relay avec toute cette quantité de nourritures, ces boissons et ces magazines, c'était très chaleureux et j'aurai pu y rester encore un peu si seulement je n'avais pas contrôle d'anglais renforcé dans 15 minutes.


Le soir nous sommes allées au restaurant avec les copines, je suis un peu en retard et elles m'attendent sur le quai du métro Pont de Neuilly, juste le temps que le métro s'arrête de sorte à ce que je sois pile en face d'elles, je sors et Julie me repousse dans le wagon en me criant "Murielle vite vite remonte remonte", et mes copines s'engouffrent en rigolant.
Nous sommes allées au Café Rive droite, "tu sais le café rouge et jaune. A Chatelêt." même si Charlette à la base voulait une crêperie. Il n'y avait pas beaucoup de monde dans les rues, et en moi-même je pensais "ils s'économisent pour la nuit blanche", il faisait froid, un froid matinal et la lumière hésitait encore entre le bleu du ciel et l'orange des lampes à sodium, je ne pense pas que le froid empêche les gens de sortir, je ne suis vraiment pas sûre, j'ai vu des gens manger tout seul sur des terrasses de café, dans l'intimité de leur manteau et de leur écharpe, avec les filles on arrêtait pas de rigoler et de faire des blagues pendant tout le trajet à pieds, et au restaurant aussi, ça avait commencé avec Marie qui dans le métro immobilisé avait dit dans son coin "j'veux pas mourir vierge" de façon sincère, on était joyeusement serré entre plein d'inconnus et tout le monde avait entendu, je crois que les visages étaient partagés entre la consternation et l'amusement, nous on était morte de rire justement parce que ça avait été Marie et pas une autre et qu'elle ne rigolait qu'à moitié.

J'avais pensé acheter une lampe de lecture à Charlette, j'avais vu la pub dans un magazine Lire spécial rentrée littéraire qu'ils distribuent gratuitement chez Virgin entre plein de livres que je ne lirai jamais et dont les titres me hantent encore, une éducation libertine, jour de souffrance, la meilleure part des hommes, polichinelle, un chasseur de lions.
Cécilia m'avait dit "oh ouais c'est trop bien" peut-être parce qu'elle la trouvait bien pour elle, et puis Julie pensait que "nan ça sert à rien, tout le monde à une lampe de chevet près de soi", moi j'avais juste l'image de moi en train de lire au liban avec une lampe torche coincée sous le menton pour ne pas déranger ma mère. Le jour de l'achat j'étais trop fatiguée pour rentrer chez Auchan alors j'ai juste pris trois livres que j'aime et dont il me semblait improbable qu'elle les lise sans mon intervention.
Sur le paquet j'avais écrit d'un côté "je suis mal emballé mais je suis sympa" et de l'autre "les musées ne sont plus gratuits mais il y a toujours les amis" avec un smiley censé me représenter. Charlette a 18 ans, voilà pourquoi.
Julie lui a acheté l'album de mgmt, pendant qu'elle cherchait une issue à l'emballage du cadeau de julie je chantais l'intro de "time to pretend" et julie m'a suivie. j'ai fait à Julie, "c'est bien, mgmt un an après tout le monde, hi hi hi", mais quand Charlette a dit "t'as dit quoi?" j'ai pas voulu le répéter, ça se faisait pas pour Julie. Dommage que Charlette lise ce blog.
Cécilia le dvd de Pulp Fiction et W ou le souvenir d'enfance de Perec, Charlette aime Perec
Marie lui a acheté une tasse avec écrit un truc du genre "c'est tout ce qu'on a trouvé a m'acheter pour mon anniversaire", au moment d'ouvrir le cadeau Julie a gueulé "OH LE CADEAU DE BEAUF", hi hi hi
Anaïs lui a offert un gel douche et un savon Sephora à la noix de coco, Anaïs c'est celle qui offre tout le temps des cadeaux de chez Sephora.
Le serveur est venu à notre table pour la commande des desserts en nous disant "y'a quoi pour moi?" et je lui ai fait "la tasse" et on a rigolé, il a lu la phrase sans rien exprimer sur son visage puis Marie a commandé une crêpe. Quand la crêpe est arrivée le serveur lui a dit "ne touchez à rien", et il est allé chercher un briquet et a allumé la sauce puis la versé sur la crêpe et nous on disait "waaaw", je ne sais pas ce qu'il y avait dans la sauce, sûrement de l'alcool, lol.
J'ai trouvé que le café était bien, c'était d'ailleurs moi qui avait choisi parce que la dernière fois je devais y aller avec Cécilia jusqu'à ce qu'elle me dise "j'ai envie d'aller au Indiana manger des poulets" et qu'on se tape toute la ligne 1 du métro. La carte de celui-ci était très fournie et rassurante, on pouvait manger une énorme glace à 17€ et qui s'appelle "toi et moi", il y en avait pour tout les rendez-vous.
On a fait un détour par le Mcdo avant de rentrer pour celles qui voulaient un sundae ou un milkshake, là encore on a bien bien rigolé.

Neil Young - Only love can break your heart, ce sera très bien pour l'automne.

3 commentaires:

Murielle Joudet a dit…

y'a déjà des gens qui se sont précipités sur la note alors que je viens de la modifier au moins 5 fois, ça se fait pas d'être impatient comme ça franchement et tout.

Anonyme a dit…

Ow, 100ème note?
Grand moment, tranches commence à en avoir dans le ventre.
Bonne chance pour la suite :)

Anonyme a dit…

Bon annif au centenaire.