samedi 11 octobre 2008

fin de la dernière note
J'avais envie d'aller voir Microfictions au Rond-Point mais personne ne voulait venir avec moi, je pense qu'il devait y avoir énormément de monde, seul truc vraiment intéréssant de la nuit blanche. Je n'ai pas lu le livre, je ne l'ai même pas, il fait 1000 pages, ce sont des romans, des "microfictions" d'une page, parfois j'en lisais à la Fnac, mais le livre est vraiment trop gros, un peu cher pour un poche, qu'on imagine mal dans son sac, je projettais de le lire dans mes toilettes.
X. est très curieux de tout, une curiosité très naturelle, qui va de soi, un peu comme un devoir, alors il lit de tout, il touche à tout, sans préjugés, il fonce vers les choses. Alors Régis Jauffret, ça lui inspirait "ah noon ppffouh", mais il l'avait quand même lu. A un moment il est allé chercher quelque chose dans sa bibliothèque, il est revenu et m'a tendu le livre, c'était un mélange de "tiens, cadeau" et de "bon débarras" alors j'étais pas trop gênée mais j'ai quand même dit merci plusieurs fois et aussi après la soirée par message privé. Je ressentais comme un soulagement à l'idée de ne pas avoir à acheter le livre, ça laissait de l'argent pour autre chose, c'était vraiment me rendre un service que de me le donner.

Sa copine mangeait des yaourts, c'était les yaourts trop crémeux Danone, c'était bizarre parce que deux jours avant je pensais à ses yaourts, à leur goût épais et incroyable, à leur texture qui tenait bien sur la cuillère, ça changeait de beaucoup de la soupe maigre des Taillefine que je mange depuis quelques années. Je lui ai dit "ces yaourts c'est les meilleurs, parce que souvent les gens ils pensent à améliorer les fruits mais pas la crème, et là c'est vraiment parfait", elle mangeait, je ne pensais pas avoir été claire mais je crois qu'elle avait compris.

Vers la fin de la soirée tranquille X. essayait de me prendre en photo mais ça me gênait énormément, je me cachais derrière mon châle et mes mains et mes cheveux et mes bras, je me protégeais et il insistait, il essayait de trouver un interstice dans lequel glisser l'appareil, réussir à trouver mon visage, je chouinais "nan mais arrête ça s'fait pas". Ce qui m'insupporte c'est l'idée que des personnes aient de mauvaises photos de moi et qu'elles puissent les regarder aussi longtemps qu'elles le souhaitent, ça me terrifie complètement, surtout que j'ai conscience de mon manque sidéral de photogénie.
Un peu après, j'avais oublié le "harcèlement" photographique. X. a sorti sa caméra qu'il a posé sur un meuble en face de moi, ça devait être la caméra qui avait servi à ses petits films sur Youtube, des choses très courtes, son chat sur du Nico, sa copine sur la plage, une rue, petit créateur mignon. Il m'a dit "pousse toi un peu" comme si je cachais ce qu'il voulait initialement filmer mais en fait c'était dans le but de me remettre dans le cadre, enfin je crois, enfin je suis partie peu de temps après, il doit avoir 5 minutes de moi, mes coudes appuyés sur mes cuisses, mon menton appuyé sur mes paumes, moment d'hésitation à prendre la parole, absence, regard caméra.

P. et moi sommes partis vers 01h du matin, on s'est quitté à la lueur du plan du métro Belleville, j'avais mal à la tête, j'étais fatiguée, j'avais mal aux yeux, je voulais rentrer très vite chez moi et dans la rue on pouvait entendre des ambulances et voir les espèces de gros ballons blancs extrêmement lumineux hissés spécialement pour la nuit blanche, dans le métro un mec m'a fait "ouaich t'as le soleil au bout des lèvres ou quoi?" ça m'a tellement fait rire, je trouvais ça super beau.

De retour chez moi je venais de recevoir mes nouvelles bottes, cuir vieilli, talon en bois, j'étais vraiment contente, j'aurai voulu les faire claquer sur tout les trottoirs de la ville et m'acheter des jupes. J'ai mangé des potatoes et un bout de croque-monsieur, j'ai envoyé un message de remerciements à X. pour la soirée, pour le livre. Prévisiblement je me suis endormie après avoir pensé à ce qui se serait passé si P. était tombé de la fenêtre pendant qu'il fumait, il était vraiment proche de la chute et j'étais contente que la soirée finisse sans que les ambulances sonnent pour son corps.

3 commentaires:

ashorlivs a dit…

« mes coudes appuyés sur mes cuisses, mon menton appuyé sur mes coudes »

-> grand moment de contorsionnisme dont j'espère que nous verrons la vidéo un jour !

Murielle Joudet a dit…

je suis pas là pour lire ce que j'écris, mais bien pour écrire bordel.



c'est rectifié, merci en tout cas :)

ashorlivs a dit…

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