mercredi 6 août 2008


je me suis endormie vers 21h30 devant les rois mages sur tf1, je rigolais un peu, ensuite quand je décide d'enlever mes lunettes et de les poser sur ma table de chevet ça veut dire que je m'apprête à dormir, à tourner le dos à la télé, je pose ma joue sur le matelas, hop je dors.

à partir de minuit j'ai eu un sommeil agité, emile et myriam regardaient des épisodes de Scrubs sur dailymotion, il se disputait, le son était trop fort, j'avais chaud, je m'étais endormie avec mon kimono en soie rose, je l'ai enlevé, je l'ai balancé par terre, je me suis rendormie, j'ai fait des rêves, j'entendais emile et myriam.

à 2 heures réveil définitif, je me lave le visage, j'ouvre un livre (les vitamines du bonheur - raymond carver) emile et myriam regarde encore des épisodes, je leurs dit "vous pouviez quand même faire moins de bruit, moi aussi j'ai le droit de dormir, vous me traitez comme un chien, c'est pas parce que c'est moi...", ils s'en balacent de me réveiller, emile commençait à faire "ouaf ouaf" pour se moquer de moi, après on a un peu rigolé, ils ont arrêté Scrubs, on a regardé la rediffusion de secret story, emile avait mal au coeur, myriam lui a dit "faut pas que plus tard tu sois hypocondriaque", il disait "je sens mon coeur battre
- et alors?
- c'est peut-être une maladie
- t'es trop con, c'est parce que c'est la nuit que t'es comme ça, tu t'inquiètes."

je lui ai apporté une compote et un verre de lait, j'ai mangé un yaourt à la fraise, je lui ai dit

- le lait c'est rassurant hein
- ouais, ça rappelle le matin"

on a posé les verres et les pots de yaourts vides sur les tables de chevet, à 3 heures 30 les deux loustics dormaient, moi je lisais encore

"Il avait toujours une cafetière au chaud pour elle.
Elle s'asseyait dans le fauteuil du séjour, lui sur le canapé, et elle racontait sa journée. Ils tenaient leur tasse et buvaient leur café comme s'ils étaient des gens normaux, pensait Sandy."

J'ai lu la biographie de Raymond Carver, j'aime bien savoir à quel âge les écrivains meurent, j'aime bien quand c'est tragique, lui est mort à 50 ans d'un cancer, même si ça ajoutait à son écriture ça me rendait triste, il aurait encore pu écrire en 2008, à 70 ans, comme philip roth, j'ai cherché des photos de lui, j'ai été surprise par sa tête sympathique. j'ai encore lu, un moustique venait parfois jouer près de mon oreille, à la deuxième fois je me suis calfeutrée dans ma couverture, il ne restait plus que ma tête et ma main pour tenir le livre, j'ai lu sur le côté, dans mon cocon.

Vers 7 heures j'avais faim, j'ai mangé des biscottes, du beurre et de la confiture de fraise, un peu de céréales, un café, du lait, en écoutant la radio, c'était presque exactement l'heure à laquelle je déjeune habituellement, quand je vais au lycée, après je vois les copines à 8 heures, j'ai les yeux fatigués mais le regard amical. j'ai mis des tasses dans le lave-vaisselle, remplir le lave-vaisselle c'est un combat de tous les jours, c'est assez éreintant, le bac à couverts est toujours plein, celui des assiettes toujours vides, je prends cette lutte pour personnelle, c'est un défi, j'essaye de tous équilibrer : je lave les tasses et les couverts à la main et pas les assiettes.

Vers 8 heures ma mère se lève, je lui dis bon anniversaire et lui fait la bise, je ne lui ai rien acheté, je sais pas quoi lui offrir, elle a tout et moi de mon côté je manque d'argent, je vais lui acheter des fleurs et être gentille avec elle, ce soir on va au restaurant en tout cas. j'aime sa tête du matin quand elle ne se maquille pas, qu'elle n'a pas ses lentilles, elle fait 10 ans de moins, j'arrête pas de le lui dire mais elle est têtue.
elle me dit qu'elle m'a trouvé un haut chez promod, une sorte de débardeur gris, je l'essaye pendant qu'elle prend sa douche mais il ne me va pas, je le plie, je le mets sur la table du salon pour qu'elle le rende, je lui dis qu'il me va pas pour faire comme si j'y étais pour rien, que moi je l'aimais mais que ça ne suffit pas.
je lui demande si elle veut que je fasse les fournitures d'Emile aujourd'hui, elle me dit oui, elle me sort la liste, on va dans la chambre d'emile, on chuchote comme si on préparait quelque chose, "alors tu vois là y'a deux grands cahiers 24x32 grands carreaux qu'il a pas utilisé, donc tu les rayes, et des feutres on en a, des crayons de couleur aussi, et des feuilles simples et des copies doubles, là tu vois, on a que ça, on en a plein, t'en prends pas surtout"
je barre sur la feuille les choses que je ne dois pas prendre, elle me passe des bons virgin qui viennent du travail de mon père, "a ton avis 20 euros ça suffit?" ça m'a choqué, avant la rentrée ça dépassait largement 100€, là c'est 20€, tout mignon
"quoi? naan, au moins 30 quand même"

je me refais un café, je vais dans ma chambre, je le cache au cas où ma mère rentrerait, elle veut absolument pas que je boive autre part que dans la cuisine, depuis qu'on a déménagé elle me le dit et je l'ai jamais fait.

avant de partir elle me dit d'arroser les plantes "un litre pour chaque pot, prends une bouteille, je sais pas comment tu vas faire" au même moment j'étais en train de jeter la bouteille d'1,5L d'orangina light qui était dans mon sac, je l'ai nettoyé et j'ai arrosé les plantes, ma mère était déjà partie, le soleil tapait fort, le matin c'est comme si le soleil prenait la place du ciel et éclairait absolument tout, c'est le moment de la journée où il y a le plus d'espoir et de gaieté, il fait frais, on entend des travaux, on aime sa ville, quelle qu'elle soit. dans ma tête j'ai convenu d'un horaire pour sortir de chez moi, il faut que j'achète le nouveau pariscope et les fournitures et que j'aille voir l'expo china gold, c'était les objectifs que je me fixais. je pense sortir vers 13 heures. je me suis promis de me mettre à la rédaction de petites nouvelles, en lavant une tasse j'hésitais entre l'usage de la première et la troisième personne, je me suis dit "je ne sais pas inventer des histoires" tout en pensant que ça allait s'arranger avec le temps.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

murielle, tu n'as même pas la moindre idée de ce qu'est la solitude. attends de vivre seule, on en reparlera.

Murielle Joudet a dit…

denis, ne pense pas avoir le monopole de la solitude, il n'y a pas qu'une solitude, on peut se sentir seul au milieu d'une famille, mais je ne t'apprends rien et je sais d'ailleurs pas pourquoi tu me dis ça.

bon, je vais manger

Anonyme a dit…

le lait !

JG

Anonyme a dit…

Tu as (enfin) ouvert les commentaires aux "étrangers", quelle ouverture...j'apprécie.

Je pourrais laisser un commentaire constructif sur cette journée du 06 août mais il basculerait inévitablement vers un style "moi je" qui, nous le savons tous deux, agacerait plus qu'autre chose.

Disons simplement que cela fait plaisir de te relire.

Esteban K. Barret.