vendredi 5 décembre 2008

En ce moment des choix sont à faire, entre ce que je vais offrir pour Noël et puis mon orientation, l'un des choix est plus important et lourd de conséquences que l'autre, je vous laisse trancher.
Dimanche je suis allée au salon de l'étudiant avec Marie, Charlette et Augustin, le sentiment général que suscite ce genre d'endroit est assez contradictoire avec ce que l'on recherche : la désorientation. Puis aussi la fatigue, l'irritation, le découragement, voici que tout le monde cherche la même chose que nous et que tout le monde semble être plus ambitieux et plus doué. C'était aussi l'occasion de croiser des gens de mon âge, mes collègues, je n'en vois pas souvent ou en tout cas pas autant en même temps, c'était l'occasion où jamais de les saluer un peu. On s'est lancé dans une molle recherche d'études littéraires, préférant suivre Augustin en mangeant des petits beurres et en lançant des vannes dans tout les sens, Charlette a eu la formule qu'il fallait pour rendre compte de nos aspirations, "la bouffe, les mecs, éventuellement les études...". Les étudiants d'école de commerce étaient prévisiblement habillés de polo aux couleurs de leur école, propre sur eux, beaucoup de cheveux, et puis d'autres étudiants d'écoles un peu plus obscures nous imploraient du regard quand on avait le malheur de s'approcher de leur stand, la vie est injuste. On est reparti de cette grande fête foraine de l'ambition avec notre paquet de feuilles colorés là où on voyait la majorité des gens avec des sacs plastique plein de paperasses d'une durée de vie moyenne d'une semaine. Charlette a fini par avoir mal à la tête et je ne savais pas qui était à l'origine de quoi : ma fatigue physique à l'origine de ma lassitude ou bien le contraire. J'ai fini la soirée dans le lit d'Emile a regarder Tanguy, c'était rigolo même si c'était dur de passer à côté des défauts inhérent à la deuxième vision. Je ne m'inquiète pas trop pour l'avenir, je veux dire, en temps qu'élève médiocre il a forcément des raisons de s'inquiéter mais je ne m'inquiète pas, j'ai seulement peur d'être triste plus tard, je peux vivre avec moins de confort, mais je ne veux pas de tristesse. Et puis je trouve ça mauvais de prévoir des choses dans un futur un peu lointain (ok, 6 mois) et qui dépend sensiblement d'autres facteurs, même si je sais qu'il faut que je me décide cette année. C'est comme Indochine qui prévoit un concert en 2010: d'ici là des choses peuvent arriver, il serait plus sage pour tout le monde de prévoir des choses pour le week-end et de s'en tenir à cette limite là.

Vendredi soir je suis allée à l'anniversaire d'Alice, qui lit ce blog, amie de Juliette, qui lit ce blog aussi, on se lit nos blogs. Je les ai toujours discrètement suivi sur internet, j'ai connu Alice, ensuite j'ai connu Juliette, et avant de les rencontrer j'ai fait les choses dans le désordre en rencontrant leur ami Dimitry qui est devenu un ami en moins d'une semaine. La première fois que nous nous sommes vus j'avais peur et nous sommes allés au cinéma voir "la femme est l'avenir de l'homme", la deuxième fois j'avais moins peur et nous sommes allés voir "la vie moderne". Pendant 5 minutes Alice était là, assez fidèle à tout ce que j'avais pu imaginer mais avec toujours ce morceau qu'on oublie de calculer, qu'on se prend dans la gueule et qui n'est autre que la réalité de la personne, d'un corps, d'une voix. Elle portait un bandeau et des converses, un sac plastique avec deux bouteilles de coca light, elle m'a donné un carambar au citron, c'était un geste très doux et que j'approuvais, elle devait partir rejoindre son copain. Je me suis sentie nase devant elle parce que j'avais refusé de la voir une semaine plus tôt et qu'elle ne le comprenait pas. J'avais très simplement peur de la voir et je voulais m'épargner des journées d'appréhension et d'angoisse, j'aspirais à de la tranquilité pour mon week-end, j'avais alors passé mon samedi seule, j'avais marché, je m'étais achetée des trucs, puis j'avais fini par un cinéma, ça avait été une journée neutre comme la Suisse, sans histoire. La saveur du week-end me revenait peu à peu en bouche, cinq jours avait réussi à me la faire oublier. Pour elle se voir c'était l'aventure, ça ne devait pas faire peur, bien sûr elle avait raison et ma peur crasse avait tort, d'avoir agi comme une gamine me déprimait.
Ce vendredi, la flemme de fin de semaine me guettait et j'essayais de peser le pour et le contre, de savoir quelle sorte de risque je pouvais prendre à aller à l'anniversaire d'une fille que je ne connaissais pas. Disons que si on établit une liste d'évènements avec à côté le nombre de mois de connaissance de la personne qu'il nous faut pour assister à ces évènements
exemple :
mariage - 5 ans
pendaison de crémaillère - 2 ans
anniversaire - 1 an et demi
et bien je ne connaissais pas assez Alice. L'anniversaire fête l'existence d'une personne aussi je ne me sentais pas assez proche d'elle pour me permettre l'audace de lui dire par ma présence "merci d'exister" et tout de suite ce qui me venait naturellement à l'esprit était que j'allais "taper l'incruste", et ne connaître personne, et m'ennuyer, et j'avais l'impression d'avoir perdu l'habitude de tenir une discussion tellement ça faisait longtemps que j'en avais pas eu une, je me sentais comme un ballon de baudruche en fin de vie, inapte à la fête, je me sentais vulnérable avec encore un pied sinon l'esprit encore dans la semaine, un mélange de copies doubles et de café. C'est à moitié habillée que je me disais tout ça, debout dans ma chambre, puis Alice à eu le mot qu'il faut, par sms, "ne te pose pas les mauvaises questions". J'ai voulu agir comme j'agissais avant : vivre ce qu'il y avait à vivre, puis écrire, c'était ma discipline. Je me suis un peu maquillée, je lui ai trouvé deux livres au Virgin de la Défense, j'ai demandé une pochette cadeau à la fille et j'ai rejoint Dimitry sur le quai du métro Saint-Lazare.

Avec Alice on s'est dit que les rencontres faites via internet ne sont que depuis très récemment admises comme de vraies rencontres et qu'avant on avait honte de dire "je l'ai rencontré sur internet", aujourd'hui on ne fait plus la différence, internet est un terrain de rencontres comme les autres, ce n'est plus original, le moyen s'estompe. De mon côté et depuis mes 13 ans il est mon unique moyen de m'approcher des gens sans trop les effrayer, on peut prendre son temps, on peut choisir, je n'ai jamais eu la sensation d'un risque ni de quelque chose d'impersonnel, de froid, certains disent ça mais ils ne savent rien. Pendant la soirée, en regardant Juliette, en regardant Alice, je me suis demandée ce que je pouvais prétendre connaître d'elles et pourquoi au fond de moi je pensais les connaître et ce que représentaient leurs écrits que je lisais par rapport aux journées entières qu'elles vivaient loin de moi depuis 18 ans et qui m'étaient cachées, qu'est-ce que leur blog disait d'elles, qu'est-ce qui légitimait ma présence ici, pourquoi cette indéniable connivence, ce respect qu'elles m'inspiraient. J'avais conscience de l'extrême fragilité de ma présence chez Alice, c'est à dire dépendante de nombreuses choses, d'un nombre incalculable de choses : de Juliette qui lit Technikart puis le forum de Technikart puis mon blog puis qui le dit à Alice, puis on se parle, puis des mois passent, puis Dimitry laisse un commentaire sur mon article parlant de Gatsby le magnifique, puis je réponds, et il répond, et je réponds puis on continue de se parler par mail, on se voit, je vois Alice, puis mon humeur du vendredi soir, puis Alice qui décide de m'écrire de ne pas "me poser les mauvaises questions". Vertige.

Ce qui m'avait frappé dans les quelques photos que j'avais pu voir de Juliette c'était la couleur flamboyante de ses cheveux, un peu iréelle, pas assez fade pour des cheveux. En face de moi elle était méconnaissable à mon travail d'imagination. Elle portait une robe avec des rayures horizontales noires et grises, des collants noirs à rayures verticales je crois et qui avaient tendance à s'éclaircir au niveau des genoux quand elle s'asseyait, mais c'est normal. Des bottes plates en daim gris plutôt clair. Elle a les expressions qui vont avec son visage, on peut se demander qui du visage ou des expressions s'est adapté à l'autre. Un haussement de sourcils légèrement ironique, une voix très posée et très polie mais là encore aussi très ironique, quelque chose dans l'allure qui tient d'une sorte de dandysme féminin, elle me faisait penser à Agnès Jaoui, mais avec les jours qui passent et parce que j'y ai réfléchi je lui trouve le regard de Virginia Woolf. Parfois elle m'appelait par mon prénom pour me servir à manger où me situer sur la table et la façon qu'elle avait de prononcer "Murielle" me troublait à chaque fois, on sentait qu'elle n'était pas habituée à ces syllabes, on sentait un effort spécial et charmant. Tout en elle transpirait la bienveillance , dans sa façon de me servir, de mettre Chromatics ou Crystal Castles, j'avais l'intime conviction qu'elle était comme ma mère, notre légère différence d'âge devait y être pour quelque chose, parfois un mois de décalage suffit pour nous faire sentir qu'une personne est plus âgée. Alice et elle me faisaient toujours très subtilement participé aux conversations, la table était naturellement scindée en deux, d'un côté les garçons et de l'autre les filles, je mangeais un peu et j'avais conscience de ce qui se passait, je voyais les choses, je comprenais l'étrangeté de la situation mais ça me paraissait logique, ça devait arriver. A un moment Juliette m'a parlé avec extrême justesse de mes études, elle me voyait faire de la philosophie, pas des études de lettres, je m'ennuierai, mais de la philosophie, à cause de mon esprit analytique, c'était comme si elle parlait à ma place, tout était très vrai, ça m'a tué, j'aurai pu l'embrasser.
La tarte tatin était bonne, des milliards de tranches de livres nous entouraient, je m'amusais à regarder les titres, j'ai mis quelques jours à me remettre du nombres de livres que j'avais balayé du regard, Juliette se coloriait les mains avec le bout d'un bouchon de liège brûlé, ses mains étaient noires, ça m'a fait pensé à Agathe Cléry et quelques secondes après elle disait "Agathe Cléry, elle est blanche, elle est raciste, elle va devenir noire", ensuite elle a cassé une flûte à champagne et elle a saigné du bout des doigts, ça ressemblait à un rite de purification, quelque chose dans le genre. Dimitry ne parlait pas et restait la plupart du temps seul, je suis restée toute la nuit chez Alice et très tôt dans la soirée je me suis rendue compte de la perfection de tout ce qui m'arrivait, de l'enchaînement des évènements, des discussions, des personnes présentes, de la musique, du lieu. J'ai vu la chambre de ses parents, la pensée que des endroits pareils puissent exister sur la terre est réconfortante, Alice a un très grand lit, je sais pas pourquoi j'ai toujours cette petite vidéo mentale et inventée d'elle en train de se jeter dessus après une journée de travail. Elle m'a fait visité son appartement, au moment de la salle de bains je lui ai dit, devant la montagne de produits qui s'accumulaient près du lavabo : "han j'adore ce genre de trucs, je peux rester des heures devant", elle m'a dit "ouaiis, bah évite, j'ai pas envie que tu saches tout mes secrets", elle m'a aussi dit que la frange ça obligeait à l'immobilité, j'étais d'accord.
J'ai le souvenir parfait des 5 heures du matin, Alice dort, on voit sa culotte noire sous son épais collant, on est plus que 5, une personne pour chaque heure si vous voulez, je ramasse les verres et les assiettes, le lave vaisselle est grand et à la lueur d'une petite lampe je les empile les unes derrière les autres avec le souci de bien les mettre toutes parallèles, sans provoquer de décalage. Dimitry m'aide, la soirée nous a éloigné, c'est le moment du bilan, on parle de Michael, le copain d'Alice qui restera comme la personne m'ayant demandé le plus sérieusement du monde si j'avais déjà couché avec ma soeur. Je lave la grande surface blanche, creuse et lisse d'un plat, ça me détend, je suis en caban, Dimitry est derrière moi.
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19 commentaires:

Michael Flame a dit…

Bonjour Murielle,

"je mangeais un peu et j'avais conscience de ce qui se passait" : excellente définition de l'humanité. Quel esprit analytique! La philosophie, peut-être, mais les chiffres et les lettres surement! "j'ai mis quelques jours à me remettre du nombres de livres que j'avais balayé du regard", combien de jours exactement? C'est pourtant pas la précision qui manque, par ailleurs. Tiens, je vais vous dire un secret, c'eut été l'occasion de faire une belle analyse philosophique anglosaxonne, ainsi qu'une comparaison : le grand lit d'Alice est scindé en deux, avec elle d'un côté et...et voilà! (Grrr, on se voit ce soir?) Ca vous rappelle pas la vidéo mentale d'une table? Vous avez omis de signaler le nombre de parts de tarte tatin. Enigme : vous avez 10 bougies, une personne, une fenetre, et beaucoup de vent. Le vent éteint deux bougies, vous allez fermer la fenetre, quand vous apercevez qu'une autre bougie s'est éteinte. Vous finissez votre soirée vers 5 heures du matin. Combien de bougies restera-t-il? Voilà bonne journée à toutes et tous!

Laytonement,

MF

PS : je suis tout de même déçu de votre omission de quelques menus détails : mon arrivée excitante, le baise-main fraternel que je vous ai fait, ma potentielle gêne devant tous ces inconnus, quand je vous demandais, TRES sérieusement, si vous aviez déjà couché avec un frère (parce que bon, un cousin, c'est moins taboo), votre départ émouvant avec Dimitry derrière. Et surtout...SURTOUT, mademoiselle, le coffret columbo, avec DOUZE saisons intégrales, à raison de 90 minutes en moyenne par épisode. Tout cela pour confirmer que vous étiez bien là, aux 18 bougies d'Alice, le vendredi 28 novembre 2008, de telle heure à 6 h du mat. Vous n'avez donc aucune raison de culpabiliser, chère Murielle ;)

http://www.deezer.com/track/89399

Anonyme a dit…

je veux pas faire un commentaire qui sert à rien, ni lancer de polémique sur ton écriture, murielle. mais je commence à avoir du mal avec ton style, cette façon de constamment s'attacher à des détails, de décrire des petits trucs comme ça, tout le temps, ces petits sentiments passagers qui au final finissent par remplir toute la description, à la longue c'est assez agaçant. Comme s'il n'y avait que ça, comme si ta façon de voir les choses se résumait à des trucs aussi banals au final, même si très bien décrits. Je sais pas, ya une redite, comme un impression de relire les mêmes trucs d'une tranche à l'autre. Ca manque de fraîcheur, je pense que c'est ça. Les premières tranches étaient bien, ça changeait de Ouais Bon, c'était vif c'était piquant c'était vrai. Et là ça s'étale sur des pages, ça prend des heures pour décrire les mêmes choses, les même inconnus dans la rue, les mêmes petits trucs vestimentaires des copines, les mêmes odeurs de café, les mêmes heures de sommeil en retard, les mêmes petits bouts de phrase attrapés au détour de la conversation, comme pour prouver la véracité, pour souligner l'aspect pas préparé et pourtant parfait de l'instant décrit.
Enfin c'est un peu chiant, quoi.

Anonyme a dit…

au fait, j'ai pris jean claude vendamme parce qu'anonymous j'en avait assez, et parce que c'est le bordel dans les commentaires après.

Murielle Joudet a dit…

j'ai mes marottes, tout le monde à ses marottes, je trouve d'assez mauvaise foi votre caricature de mes marottes, respectez mes marottes.

Quant à l'odeur du café, je n'y peux rien si elle est mémorable et d'ailleurs me connaissant bien je pense n'avoir jamais parlé plus d'une seule fois de l'odeur du café sur ce blog, une recherche méticuleuse ne fera que vous le prouver. Revoyez vos classiques ou disparaissez Jean-Claude.

Anonyme a dit…

pffff c'est très naze de s'accrocher à un détail de la critique pour la démonter, plutôt que de répondre vraiment.

Murielle Joudet a dit…

Si vous tenez à la réponse c'est que vous êtes là pour la polémique, et puis d'ailleurs j'ai répondu à votre "critique" dans le premier paragraphe. Donc je disais : trouvez moi quelqu'un qui écrit et qui ne tient pas à ses sujets fétiches.
Je parle de l'odeur de café mais je peux faire de même pour les inconnus dans la rue : il n'en a jamais été question. Les petits trucs vestimentaires des copines là où je ne vois que la description objective de leurs tenues. Critique de quoi? Vous visez à côté, pour que ça fasse mal il faut être précis.

Si vous trouvez vous aussi que la spontanéité de certaines bribes de conversation que je retranscris ici frisent la perfection c'est que j'ai réussi quelque chose.

Anonyme a dit…

nan mais voilà je fais pas ça "pour faire mal" c'est juste une remarque.
Ce que je veux dire c'est que murielle écrit du murielle qui ressemble à du murielle, c'est toujours pareil et ça finit par devenir chiant.
Et puis on peut se tutoyer hein, on est sur internet

Murielle Joudet a dit…

je vous/te taquinais, je comprends, il ne faut pas abuser des bonnes choses...
:-)
...mais c'est quand même dommage parce que ma famille vient de faire l'acquisition d'une nouvelle machine à café et que j'avais plein de trucs à vous raconter, notamment à propos de l'odeur du café.
;-)

BiFiBi a dit…

JCVD,

En disant ne pas vouloir lancer de polémique tu savais bien évidemment que l'inverse arriverait, que tu provoquerais le courroux irrémédiable des fanatiques de l'écriture de Murielle, pour ne pas dire de Murielle seule, sans oublier le gourou elle-même, assez fachée, à juste titre, de voir une de ses ouailles refuser son pain, amen. Ton attitude apparemment innocente, l'air de rien je m'en balance et je balance, ne trompe pas. C'est un choix, ce n'est nullement contestable, j'y compte bien.

Es-tu sûr (je me permets de te tutoyer Jean-Claude, puisque le net le permet apparemment) cependant de t'attaquer à la bonne chose ? Ce que je veux dire par là, c'est quelque chose que tu avoues toi-même à demi mot, par peur d'être trop entendu : trouver de la banalité dans le banal, mais c'est inoui, mais ça ne s'est jamais vu, lapalissade j'écris ton nom. Au-delà de la tautologie bling-bling, c'est peut-être bien plus une évolution de ta propre personne que tu critiques, en lieu et place des propos apparemment répétitifs de Murielle.

Tu reconnais avoir trouvé de la fraîcheur dans les premières tranches (étant arrivé sur le tard, ce qui joue sans nul doute à mon désavantage, je ne peux confirmer ou infirmer ce propos, d'autres le feront mieux que moi s'ils s'en sentent le courage), soit, cela t'a échappé, on peut te pardonner bien aisément de ce petit rot de bienséance, tu peux quitter la table maintenant que tu as bien mangé. Seulement tu préfères jouer le rôle du vieil oncle bourré qui, en fin de repas, ne peut s'empêcher de critiquer la maîtresse de maison de faire toujours le même repas, bon sang, c'est vrai quoi, c'est bon les pommes de terre, mais ne manger que ça tout le temps, c'est pas bon pour la digestion, tu pourrais au moins saupoudrer d'épices (on a tous connu une outre à vin de ce genre).

Si nous prenons un abruti lambda, que nous nommerons Michael par convenance, et que nous lui servons la même sauce quotidiennement, il n'est pas à douter que même ce dernier crachera dans la soupe. Alors pourquoi Murielle est-elle lue, si elle se contentait d'une seule recette ? Parce que c'est une auteure appliquée, et qu'elle sait parfaitement utiliser les mêmes ficelles pour faire des choses radicalement différentes.

Evidemment, nous retrouvons par bien des endroits des petites choses de son monde, et cela est bien normal dès que l'on parle d'écriture autobiographique, nous n'allons pas non plus lui demander d'inventer sa vie lorsqu'elle ne recherche qu'une authenticité, une bien belle sincérité que tu ne sembles voir, Ven/Van Damme, que comme naïve. Elle réussit à éviter bien des écueils que l'on pourrait attribuer à des autobiographes célèbres (Rousseau et Chateaubriand les premiers), il n'y a qu'une différence fort minime entre le "je" présent et le "je" passé, elle sait plaire au lecteur sans orner son récit de sombres ornements destinés à masquer le possible vide, elle sait restituer la parole d'autrui (chose éminemment difficile !), elle sait rendre authentique ses propos. Et comment ? Par la répétition du quotidien, tout simplement.

On pourrait y voir une vision désabusée, voire nitzschéenne, de la vie, où finalement la vie n'est finalement qu'un éternel recommencement, "les même inconnus dans la rue, les mêmes petits trucs vestimentaires des copines, les mêmes odeurs de café, les mêmes heures de sommeil en retard, les mêmes petits bouts de phrase attrapés au détour de la conversation" pour te citer J.-C., mais ne vois-tu donc pas le projet littéraire se couvrant derrière ? Es-tu aveugle au point de ne voir qu'une somme d'articles au lieu d'un tout cohérent ? La fatigue t'a-t-elle suffisamment fermée les paupières pour que tu ne puisses apprécier le travail de Murielle qui fait oeuvre du palimpseste, effacer son passé pour mieux récrire le présent ?

Il n'est pas impossible que si cela t'échappe, alors il n'est plus la peine, en effet, de continuer à lire - cette pique doucement méchante est bien évidemment destinée à produire l'effet inverse. Chaque article est une nouvelle, différente et complémentaire à la fois, Murielle ne fait que continuer, article par article, chapitre par chapitre, une histoire qui ne fait que commencer : la sienne. C'est une entreprise qui, à défaut de n'avoir point d'imitateurs, ne peut avoir de critiques aussi vaines.

Michael Flame a dit…

"Ouais bon" en gros tu veux baiser Murielle. Ta façon de tourner autour du pot a le mérite au moins d'être la pire défense qu'elle aura jamais inspirée.
Mais y a pas de polémique, surtout : JCVD est bien meilleur commentateur que le sus-dit BiFiBi! Tiens JC, je suis sympa, voici la fin de son baratin "Il n'est pas impossible que si cela t'échappe, alors il n'est plus la peine, en effet, de continuer à lire - [verbigérations, anacoluthes, piques digressives inutiles...]" Ce mec a une qualité, une seule : il est capable de trouver Sanitarium sur AbandonWare, mais infoutu de trouver le patch de traduction française, également sur le site. Moi je dis : la tehon! Cela étant, les itérations proustiennes sont parfois géniales : sur trois articles lus, je trouve trois fois le mot "Technikart" (et détail authentiquement passionnant : j'ai lu 3 technikart dans ma vie!). Autant dire l'orgasme, même si les madeleines de la tante de Marcel ont plus d'épaisseur. Enfin, je trancherai vaille que vaille, en avouant que les tranches de Murielle, s'il n'en restera toutefois que des miettes de miettes, sont à tout le moins prometteuses (pour son âge, s'entend! Et pour des miettes de miettes, se réentend) Bonne journée à toutes et tous!

Légèrement,

MF

PS : "technikart", ça fait trois. Bel hommage, la postérité notera en bas de page "légère influence prousto-techniko-muriello-trancho des débuts de Michael Flame le sérieux narcissique, copain d'Alice la belle enrhubée"

PS2 : Alice, je suis bien rentré, ou parti, tout dépend le point de vue. Je t'aime, dors bien. Et bosse un peu! Au fait, dans "le spécialiste", que tu verras aujourd'hui je suppose, l'arrivée de Columbo devrait te rappeler quelque souvenir proustien de mon départ émouvant de ce matin ;)

http://fr.youtube.com/watch?v=ThU2sQRBkKA

BiFiBi a dit…

Michael je te sens quelque peu jaloux de n'avoir pas été, pour une fois, le Zemmour de la soirée, ce qui est tout à fait normal étant donné le bien piètre intérêt de tes messages - là où Flaubert faisait des romans sur rien, tu te contentes bien médiocrement d'assembler des écrits de rien.

Il arrive un moment où tes itérations ne font même plus sourire, cette impudicité consensuelle créée de toutes pièces (vois-tu comme il est facile d'inventer, inutile d'en faire trop !), ces obsessions prenant lieu et place sur tout le reste du récit - tu as oublié de placer une référence à Gainsbourg quelque part -, une vulgarité pathétique qui laisse interrogateur sur ce fil maigre t'ayant probablement servi d'éducation, tes interpellations constantes à Alice dont on n'a que faire (désolé, la vie privée est rarement passionnante !), tout cela est amusant un moment, mais devient rapidement lassant.

Change de disque Michael, vraiment. Je dis ça pour toi, perso t'entendre parler ou lire tes propos réussiront toujours à me satisfaire tant chaque terme employé t'enfonce inexorablement vers une abyme toujours plus profonde.

Bonus MFien : http://www.deezer.com/track/727040

Michael Flame a dit…

Dis donc Tatalitoto, t'as mangé dix taureaux, ou quoi! Je vois pas pourquoi tu t'excites comme une (énorme) puce, moi t'arriveras pas à m'enfoncer ;) Et puis t'as aucune raison d'être jaloux de Zemmour, il a bien moins d'épaisseur que toi (pour ma part, c'est une référence bien maigre!), mais tu ne m'oteras pas de l'idée qu'il faut des couilles et du talent pour dire devant des millions de gens ce qu'on pense, fut-ce des conneries, des médisances et du show ; en tout cas davantage que pour écrire, stylegenrement, dans Chronic Art, Technikart, dans les tranchées de ton blog, tes 2 blogs pardon (je les ai bien recomptés), et dans tant d'autres, vos copiés-collés préfabriqués de chick-litté pseudo-chic, autant chiquer des cendres! Mais bon, tu m'amuses beaucoup, et tout comme toi j'ai adoré l'authenticité de cet article, tous ces blancs typographiques qui rendent si bien hommage à ta touchante fidélité canine, à la richesse des souvenirs tellement intenses que tu inspires, tellement épais qu'ils tiendraient tout juste sur une face B de confetti!

Voilà, bonne journée à toutes et tous! Je t'aimerai toujours répétitivement Alice...sourire.

Echauffement,

MF

PS : ca me fait chier que t'aimes pas mon petit blog, je m'en relève la nuit dis donc! Non sérieux, moi j'écris pas pour l'élite, j'aimerais te plaire, terrine de g'lée de con! En plus je te cite ad litteram, je comprends vraiment pas que tu sois pas jaloux! lol

PS2 : au fait les ptits loulous, la réponse à mon énigme était 3. Oui, ca fait 3. Il reste 3 bougies. Vous apprécierez la cohérence d'ensemble de mon génie incompris! Comme dirait ma femme, faut mettre la charrue avant les boeufs. Merci encore BiFiBi.


http://www.dailymotion.com/relevance/search/danse%2Bdes%2Bmots%2Bmondino/video/x3ohs2_jean-baptiste-mondino-la-danse-des_music


PS3 : "tant chaque terme employé t'enfonce inexorablement vers une abyme toujours plus profonde."

Anonyme a dit…

@BiFiBi:
"Ouais bon en gros tu veux baiser Murielle. Ta façon de tourner autour du pot a le mérite au moins d'être la pire défense qu'elle aura jamais inspirée."


Ce post a inspire la pire fan-attitude qu'a jamais genere ce blog, c'est affreux. j'y repenserai deux fois avant de poster.

Anonyme a dit…

Et pendant ce temps, on décharge la viande à Rungis...


Dimitry et Michael vous devriez vous voir autour d'un café (ou d'un porto blanc) pour travailler à l'écriture d'Amis extimes, à sortir chez Fayard, où vous pourriez parler de vos pères respectifs, filon trop récemment exploité, vous trouverez autre chose. Dim, tu déploies beaucoup trop d'énergie, ce n'est stratégiquement pas avisé. Quant au fond je ne sais pas, je n'ai pas vraiment lu.

Murielle est la grande gagnante de l'histoire.

ashorlivs a dit…

Commentez tant que vous voulez mais commentez court, par pitié !

Michael Flame a dit…

Merci Dupont et Dupond pour ces précisions staracadémiciennes indispensables.

A Niky, euh, Juliette : Si Zemmour et Henry-Jean Servat ne nous précèdent pas dans cette lourde besogne, je suis ok! Y a pas de sous-littérature, alimentairement parlant. Le père c'est déjà pris? Pas grave, j'ai une manman. Vous êtes une fille-à-papa, ou vous avez un problème avec votre mère? ;) Quant au fond, c'était un truc du genre "des bottes plates en daim gris", de mémoire textuelle. (D'ailleurs, en passant, pas même une miette de miette concernant mes 2 baskets blanches? Faudrait faire une thèse sur la dimension sociologique des souvenirs refoulés dans la chick-litté, l'authenticité des blancs typographiques, bla bla bla) Ca vous fait quoi d'être la petite perdante? Pour ma part, je vote Alice, qui a reçu le plus d'amour, en écrivant le moins de conneries, et sans qui rien ne serait. Ne soyez pas jalouse Niky, euh Murielle, euh, Juliette!

Niaisement,

MF

PS : ah, j'allais oublier...Alice, je t'aime follement!

PS2 : reste plus qu'à lire ashorlives. Dix contre un que ce sera passionnant.

http://fr.youtube.com/watch?v=53ith7bNN8w

PS3 : "tant chaque terme employé t'enfonce inexorablement vers une abyme toujours plus profonde."

Anonyme a dit…

@ Rustre : nous ne parlons pas du même fond, je parlais du fond commentatoire. Rustre.

Anonyme a dit…

Michael F,
Jean Claude,

Get a life.

Anonyme a dit…

jean claude t'emmerde, et a déjà une vie. Si on peux plus faire la moindre remarque sans que tout vire à la merde totale, où va le monde. De toute façon j'en ai marre de ces commentaires, l'ambiance est malsaine (peut être à cause de moi, OK, dc je ferme ma gueule maintenant).