vendredi 12 décembre 2008

































Mercredi nuit j'ai rêvé que j'achetais un paquet de chewing-gum, le vendeur était gentil, je lui ai demandé s'il avait pas autre chose que goût menthe et il m'en a sorti un autre goût fraise. Avant ou après j'ai rêvé de A., j'ai oublié le scenario mais je sais que j'ai rêvé à trois reprises de lui et qu'à chaque fois ça me mettait curieusement en émoi, je n'y retenais que son corps troublant qu'on devinait sous ses vêtements, le corps masculin comme on l'évoque dans les magazines féminins, intimidant, protecteur, source de fantasmes. J'y ai pensé pendant les premières heures de la matinée, j'ai repensé à lui, j'avais envie de le voir, je ressentais le désir d'avant à portée de main. Finalement il n'a jamais changé il ne m'a jamais déçu, il n'y a que moi et ma façon de m'agripper avec les griffes à des hommes profondément inaccessibles.
Jeudi il y avait le conseil de classe et on avait prévu d'aller tout de suite après au restaurant pour que je leur fasse le bilan. Au début il était question du Lutèce mais les filles avaient la flemme d'aller jusqu'à Saint-Michel un jeudi soir, on s'est rabattu sur le virgin café des Champs-Elysées, j'aime bien cet endroit, je le trouve neutre, j'y suis allée avec beaucoup de personnes. On a finit les cours à 16h, le conseil était à 18h10, on venait d'avoir français et les filles pensaient traîner au centre commercial avec moi pendant au moins une heure. Charlette voulait des élastiques et la Nouvelle Heloïse, Cécilia devait acheter un labello à la fraise. En marchant vers le métro on a croisé la prof de français qui venait de nous faire le premier cours sur les Pensées de Pascal. Je portais mon bonnet, elle m'a frotté la tête en disant "heureusement y'a pas de dreadlocks là-dedans", je crois que le look des jeunes l'effraient un peu, elle nous rapporte souvent ses trouvailles dans le lycée, du style un jogging avec marqué "hello kitty" sur les fesses et qui l'avait particulièrement effrayée. Elle ne sait pas trop comment gérer ça.
Une fois les filles parties je savais que j'allais les revoir aujourd'hui et il me restait une heure à tuer. J'avais très mal dormi, il me fallait un endroit où me poser et me reposer, prendre un café, lire le chapitre du livre sur lequel on bosse en anglais renforcé parce que je me voyais mal travailler après le restaurant. Le Mcdo de la Défense est unique, tout neuf, à peine deux ans, très grand, cosy si vous voulez : partout il n'est question que de profondes banquettes marrons ou blanches disposées autour de tables blanches ou marrons ou sinon de tabourets de bar perchés devant de longues surfaces blanches pour les mangeurs solitaires, les gens osent largement manger seuls au mcdo. Passer devant le Mcdo c'est s'offrir à la vue de ces personnes seuls qui mâchent devant la baie vitrée, des deux côtés de la vitre on craint de croiser le regard de celui qu'on regarde, regard vitreux dans la baie vitrée. J'aime ce mcdo parce qu'on n'y est pas dérangé, qu'il est immense, d'une décoration improbable pour un mcdo, qu'on s'y sent dans notre coin, échappant à l'attention des employés, ce qui est impossible dans un café normal. On peut travailler, y rester deux heures avec les copines, boire 20cl de cappucino pour 1,20€, des pains aux raisins, des mcflurry, des salades, des macarons, des flans, c'est bien. Il était 17 heures, c'était calme, pas trop de monde, je pouvais largement prendre une table pour quatre avec Marie alors que mercredi à midi on avait fait l'expérience de manger face à des gens qui attendaient qu'on parte pour pouvoir le faire à leur tour. Bondé donc. J'ai pris un cappucino, j'ai demandé au mec du Canderel, il ne m'en a passé que deux alors qu'il m'en fallait trois mais j'avais des réserves dans mon sac, je crois que je dois penser à me racheter un petit distributeur, ça m'évitera de flipper ou d'utiliser du sucre normal.
Marie n'est pas resté longtemps aussi quand elle est partie j'ai pris une place face à la baie vitrée. Quand vient la nuit on a le privilège de pouvoir se voir distinctement en surimpression sur la nuit, on se regarde dans les yeux. Le chapitre était facile à comprendre, écrit dans un style assez dégueulasse mais ça n'avait pas d'importance puisque j'allais voir M. Delmas un jeudi : ce qui en temps normal n'arrive jamais. J'ai jeté le contenu de mon plateau (trois sticks de canderel éventrés, un cappucino, le set du plateau) dans les grandes poubelles "Merci", je suis allée aux toilettes me laver les mains, me regarder dans les yeux, me préparer mentalement, j'angoissais un peu, n'ayant aucune idée précise de ma moyenne générale je me faisais une vague idée de mes moyennes dans chaque matière, comme des taches mouvantes prenant la forme de 8 ou de 11. Tout pouvait arriver, on pouvait mettre l'accent sur mes absences, sur mon absence de moyenne en espagnol et ma triche en sport qui m'avait valu un 4, on pouvait tout faire de moi.
J'ai pris le métro, prévoyant de l'avance de peur d'un imprévu que je sentais imminent et parce que ces temps-ci il ne faut pas faire confiance à la ligne 1 particulièrement capricieuse. Le RER A ne marchait pas et tout le monde s'est rabattu sur le métro, on était assez serré pour que 1) je ne puisse pas m'asseoir, 2) je ne puisse pas lire. Prévisiblement des gens commençaient à se plaindre et comme des gens sont autour les plaintes finissent par s'adresser à celui qu'on regarde dans les yeux, vers qui on tourne sa voix et des discussions sont entamées. Une fille m'a demandé si ça faisait longtemps que le métro était là, j'ai dit 2, 3 minutes, c'est elle qui m'a dit pour le RER A, elle s'est plainte, une autre fille considérait que vu les circonstances elle pouvait entrer dans la conversation, j'aimais bien sa tête, elle tenait un livre de Jonathan Trooper, je sais que Julie en a lu un, ça devait être Le livre de Joe, Julie lit plusieurs fois les livres, beaucoup plus que deux fois.
Le métro ne décollait pas et n'était qu'à moitié éclairé, "hors ligne", c'est tout ce que j'ai réussi à entendre. Un bébé chialait, les deux nanas m'ont fait comprendre que c'était de trop, je trouvais ça aussi de trop mais j'ai dit "je pense que la mère est beaucoup plus énervée que nous, ne l'accablons pas", elles ont discrètement rigolé. Un bébé qui pleure ça prend aux tripes, ajoutez à ça la perspective d'un retard au rendez-vous du siècle, j'ai tourné la tête vers la vitre pour pouvoir me calmer, respirer calmement, la tristesse me gagnait à l'idée de rater le conseil, de décevoir les professeurs. Avec mes deux nouvelles copines on a parlé des problèmes de métro qu'il y a eu pendant la semaine et qui étaient toujours causés par des humains : suicide, malade dans la rame. La nana sans livre m'a dit qu'elle n'y croyait pas du tout, elle disait "de toute façon RATP/SNCF c'est...", "pour y avoir travailler à une époque de ma vie...", "ils disent toujours...mais...", des choses comme ça.
J'ai pensé à toutes ces nanas malmenées, défraichies, fatiguées par le trop-plein de transport et qu'on trimballe d'une banlieue à la capitale, j'en avais deux devant moi, je les voyais bien faire toute la ligne pendant que je descendais comme une fleur au bout de deux stations. J'ai dit "bonne soirée" à la fille au livre, l'autre était déjà passé à son I-pod. L'énervement a fait place à l'appréhension, respectant plus que de raison certains de mes professeurs je ne pouvais faire autrement à l'idée de tous les voir réunis. Je ne suis pas arrivée en retard, je suis arrivée en avance, le conseil des 1ère L était encore en cours, j'ai parlé à Lucia, il y a eu beaucoup de retard, j'ai vu les déléguées des 1ère L sortir : jogging, Ugg, doudoune vernis (grand retour de la Montcler, "hors de prix"), sac siglé, overdose et accumulation d'objets de mode sans aucune tentative d'harmonisation, c'est pas ce qu'on pourrait appeler une "relève". Et oui, quand on rassemble tout ses efforts dans son look c'est dur mais normal de ne juger qu'à partir du look. Les jugements faits sont proportionnelles aux efforts fournis par la modeuse.
Je suis entrée dans la salle en même temps que Monsieur Delmas, bonjour + sourire sincère, je pense que mon sourire et ce qui me trahit le plus, sans le voir je l'imagine excessivement sincère, contrastant beaucoup trop avec mon expression précédente et souvent endormie. Sur la grande table ronde je ne pouvais rien tenter, il me fallait me mettre à côté de Lucia, la suivre, tout se passe très vite quant au choix des places mais je savais que la table ronde faisait que où que je sois je pourrais le voir, c'était l'essentiel. J'étais loin de lui, à son complet opposé. Je portais ma chemise blanche à quadrillage serré bordeaux, du vernis bleu marine, j'avais volontairement fourni ce que j'estimais être un effort, je n'aurai certainement pas porté cette chemise si je n'avais pas été sûre de le voir aujourd'hui. Il portait une chemise blanche avec un gilet noir zippé et ses lunettes. Il semblait si sage, si effacé, si loin de ce qu'on peut voir de lui en cours, parfois je le regardais mais le fait de le regarder de si loin voulait dire que j'avais choisi de le regarder, je le fixais deux secondes, puis je continuais d'écrire. Je crois pouvoir dire qu'il me regardait parfois mais sans intention, comme on pose prévisiblement son regard sur une personne en face de nous depuis une heure. Seul le prof de philo parlait, les autres ne disaient rien mais pouvaient émettre des objections, ça allait très vite, je m'étais demandé à quoi ressemblait mon prof de philo si peu expansif en conseil au milieu des autres profs, il est un peu plus goguenard mais fidèle à sa discipline qui consiste à ne dire que l'essentiel, jamais rien de trop, quatre phrases pour chaque élève, c'est ce mystère qui lui confère son prestige, son charisme, mais pas que ça, cet homme est un tombeur.
Je sais comment tout ça fonctionne, ce qu'on éprouve au moment de son nom, "Joudet, Murielle", ce qui se dit sur nous et en notre présence, une occasion tellement rare. "Elle s'intéresse à beaucoup de choses, on sent qu'elle aime lire, qu'elle aime écrire..." par contre le sport "puisque qu'elle a triché", "c'est inadmissible". Il m'a regardé dans les yeux. Je devenais la Tricheuse, j'avais envie de m'expliquer, je pensais à M. Delmas. En terminale tricher c'est plus qu'une bêtise, c'est moralement incorrect, ça veut dire quelque chose sur la personne et sur ce qu'elle est capable de faire. Aïe. J'ai essayé de ne rien exprimer, je n'ai rien exprimé.
Je suis sortie en même temps que M. Delmas, il voulait ouvrir la porte pendant que j'étais derrière, la salle est petite, j'ai bougé, puis c'est le dossier d'une chaise qui maintenant gênait et qu'on arrivait pas à bouger, on a lutté pendant cinq secondes en rigolant, "on est coincé, hi hi hi". En sortant il avait décidé de me parler, on sentait dans le temps qu'on prenait à fermer nos manteaux, à mettre nos sacs en place, un moment d'hésitation, ne pas agir avant que l'autre n'agisse, ne pas le brusquer, le laisser décider pour ne pas regretter ce qu'on aurait fait de trop mais prendre le risque de faire des choses en moins. "Alors j'ai appris que vous avez triché?" sourire pour montrer qu'il s'en fiche, qu'il m'aime toujours, ah ah. Ca me rappelait un an plutôt M. Paillat qui s'étonnait exactement en ces termes de mes absences "j'ai appris que vous étiez souvent absente", précisément.
J'ai répondu :
vu comme ça ça paraît monstrueux mais c'était rien, en fait j'ai regardé ma montre en endurance et on avait pas le droit
mais on peut tricher en sport?
oui, parce qu'en fait y'a un temps à respecter et donc en regardant ma montre je trichais
ensuite il m'a raconté que lui aussi il trichait, qu'il se planquait et qu'il ressortait après.
Lucia marchait avec nous
il dit
michel houellebecq il aurait jamais triché en sport.
ouais michel houellebecq il faisait pas sport du tout je pense, avec sa petite santé fragile
lucia dit : vu comment il fume aussi
moi : vous savez qu'il a arrêté de fumer?
NAAAN? c'est pas vrai?
si si, je vous jure, j'ai vu ça à la télé, chez picouly
mais pourquoi?
bah parce que, il a des problèmes de santé et il doit vraiment arrêter
mais ça existe pas
comment ça?
arrêter de fumer pour des raisons de santé
(rires)
...vous verrez.
il rigole un peu
Ici s'arrêtait notre conversation et j'ai marché jusqu'au métro avec la majorité des profs autour de moi, chacun tripotait son portable ce qui faisait que personne n'était obligé de se parler, drôle de situation. Lucia avait son blackberry, M. Franck son Iphone, moi ma grosse merde de LG Chocolate qui ne me paraitrait pas démodé si je n'avais pas cette horde de petits bijoux technologiques autour de moi. J'ai toujours attendu que mon père me propose de changer de portable, je n'ai jamais rien demandé, il lui faut des points carré rouge.
Comme je devais aller sur les Champs-Elysées j'ai pris la direction opposée à celle qui est normalement la mienne, ça me faisait faire le trajet avec tout les profs. Mon prof de philo habite dans le Marais (à ce qu'on m'a dit) et M. Delmas à Saint-Germain-des-Près. Lucia va jusqu'à Porte Maillot pour ensuite aller à Suresnes. Mon prof de philo m'a vu derrière lui et m'a tenu le battant qui suit le tourniquet. On a pas voulu les déranger et on s'est arrêté en début de quai pour pouvoir leur laisser la place de partir loin, ils se sont mis à côté de ce qu'ils devaient juger être deux portes après la nôtre, quand le métro est arrivé ils se sont rapprocher de sorte à ce qu'ils n'étaient plus qu'à une porte de la nôtre, mais il y avait trop de monde et on ne pouvait pas les voir, c'est après que Lucia soit partie que j'ai réussi à distinguer la voix de M. Franck et un bout de sa veste verte. C'était impossible de lire avec M. Delmas pas loin et le métro qui s'arrêtait au milieu de chaque station suffisait à me faire croire que j'allais passer la nuit ici, coincée avec mes profs, une aubaine. Je suis sortie de mon wagon, mes copines se sont jettées sur moi, elles voulaient voir M. Franck dans le métro, ça faisait un groupe de cinq demeurées attendant sur le quai. On est parti manger, pour faire durer le suspense elles n'ont pas voulu que je parle avant qu'on ne commande. On a pris des hamburgers super bons, Marie et Julie ont commandé des mi-cuits pour le dessert.
En rentrant chez moi, le sac encore plein de cahiers, de livres, je me demandais si M. Delmas était capable d'affecter un comportement normal en sachant tout de mes sentiments, puis j'ai pensé à moi qui feignait l'indifférence pendant ces cours alors que je cramais de l'intérieur, bien sûr que c'était possible, de jouer la comédie. J'avais sacrément envie de prendre une douche et de dormir. On se lève le matin sans savoir qu'on va passer tout ce temps dehors, à bouger, à parler, à travailler, quand on rentre on sent la matinée très loin derrière nous, on n'y retrouve rien sinon les grosses pantoufles Muji et le lit défait. La fatigue du soir rejoint celle qu'on éprouve le matin, elle boucle la boucle en quelque sorte.

Le lendemain, ma mère m'accompagne en voiture jusqu'au métro, je vois une femme prise dans les embouteillages crier seule dans sa voiture. Je dois m'acheter un nouveau cahier de philo, un mec fixe un jeu de Wii dans la vitrine du virgin, je le choisis bleu turquoise, je paye et je pars, ils ont de nouveaux sacs chez virgin. Une vieille dame me demande si c'est bien le quai de la ligne 1, qu'elle a rendez-vous ici, qu'elle va au Centre Pompidou avec un groupe, j'ai pensé "aller au musée le matin", j'étais en avance alors j'ai relu le livre d'anglais renforcé sur le quai, en sortant un mec un peu louche demandait du feu à un autre, puis lui dit "vive la résistance ! Pensez à tout les résistants mort pendant la guerre !
et le mec de répondre "y'en a trop".

J'ai pris les escaliers en même temps que M. Delmas, j'étais tellement heureuse de le voir. J'ai dit plus tard à Julie, assez sérieusement mais tout en jouant mon rôle de pétasse énamourachée que quand je parlais à M. Delmas je sentais qu'on était mutuellement ému, façon "je te retrouve, mon amour", et je trouve ça tellement beau. Et elle m'a dit "on dirait une collégienne", mais j'estime qu'on aime toujours comme une collégienne. Je lui ai dit bonjour, il m'a demandé :
alors la course à pieds?
oh non monsieur, pas ça,
ah là c'est parti pour l'année
c'est bon, je suis cataloguée...si moi je suis la Tricheuse, vous vous êtes le Macho
ouais mais moi je suis vraiment mysogyne
...ouais je vous comprends, parfois moi aussi j'ai mes élans mysogynes
ouais je vous comprends
(rires)
à toute à l'heure Monsieur
à toute à l'heure.
Dernière heure de cours, la classe a énervé M. Delmas, mais M. Delmas ne sait pas exprimer son énervement, on le sent juste triste et ça m'est insupportable de le voir comme ça, il est énervé mais n'ose pas gueuler, il est doux, doux en toutes circonstances, doux quand il dit "c'est pas grave", extrêmement doux quand il dit "j'étais énervé mais maintenant c'est bon, je peux expliquer". Quand la classe énerve M. Delmas ça m'énerve, je me dis que comme il ne sait pas s'énerver il ne faut pas l'énerver, voilà ce que je me dis, ne pas lui rappeler qu'il ne sait pas s'énerver. En sortant j'étais super en colère, énervée, je voulais sincèrement rentrer chez moi. J'ai acheté le nouveau Pariscope, je suis rentrée chez moi, je venais de recevoir le nouveau Technikart et un gilet que j'avais commandé il y a trois semaines sur La Redoute, long, épais, marron. J'ai mangé des tomates farcies, des barquettes de Lu trois chatons à la fraise, j'en avais mangé au chocolat à midi, 1,40€ les deux paquets Leader Price, on s'était partagé les sachets avec les nanas, super bon, M. Delmas n'aime pas le chocolat. Je me suis endormie devant "Un dîner presque parfait".






Megapuss - Crop Circle Jerk '94

18 commentaires:

BiFiBi a dit…

Les dessins sont d'une touchante naïveté, c'est mignon comme tout.

Sinon je vais en remettre une couche mais tricher en sport c'est vrai que c'est bien la loose... Mais nullement inadmissible, il n'y a qu'un prof pour juger cela inadmissible.

Anonyme a dit…

Les délégués ne sortent pas de la salle pendant qu'on examine leur cas ? (L'inverse d'un médecin quoi, tu sors quand c'est ton tour)

Anonyme a dit…

Megapuss, D Banhart et sa bande de hippies puants, l'horreur...

Anonyme a dit…

@ Marmite: non c'est ça qui est horrible, c'est comme une opération à coeur ouvert, mais sans l'anesthésie.

Murielle Joudet a dit…

Sopalin >> je pensais la même chose, j'étais super énervée quand j'ai appris que Devendra se cachait derrière ce groupe, j'aime pas du tout ce mec et ce qu'il m'évoque. Mais difficile de résister à l'écoute de l'album qui est d'une inavouable perfection.

Anonyme a dit…

Je te lis depuis quelques années maintenant, discrètement, même si c'est plus peut être par affection qu'un réel intérêt littéraire, mais bon. L'affection qui nait de l'habitude, comme sans doute beaucoup de lecteurs de blogs.
So.
Ce que je lis de toi est de plus en plus long, ennuyeux, et autocomplaisant. Mais surtout on sent une sexualité inassouvie qui se voudrait modernité littéraire, engoncée dans les clichés (artistiques) d'une époque à la vue courte, une absence de sexualité, subie tout de même, animerait ton écriture, quelques vagues frustrations, même pas tout à fait prises au sérieux, devenues tristes et uniques ressorts de ta prose (qui reste quand même plaisante à lire). Il faudrait être bien veule pour s'en contenter et y trouver un charme. C'est aussi une impasse un peu pernicieuse, à mon avis, d'où ce petit commentaire assez froid, qui ne prétendra pas à plus que ce qu'il dit ici, aussi diable que l'anonymat du net le permet (tremblez, gent dame !), aussi informe qu'une douce brise qui vient nous taper sur l'épaule.

En tout bien tout honneur, voilà ce que je n'ai pu me retenir de te dire, ne trahissant pas mes habitudes de lecture, mais n'oubliant pas non plus qu'il y a des humains qui se cachent derrière ces mots que j'ai plaisir à lire.

alcie a dit…

bonjour murielle je poste en anonyme pour te dire que je lis ton blog depuis neuf ans maintenant mais je n'ai encore jamais laissé de message. je ne veux pas être blessant mais ce que tu écris me déçoit de plus en plus.

Anonyme a dit…

Ouais on veut du cul.

Murielle Joudet a dit…

L.B., nous avons là parmi nous un esprit aussi fin qu'imbitable. Je sais pas, relis toi, t'es vraiment content de ce que tu nous ponds? putain de merde.

Murielle Joudet a dit…

Alcie : voilà le parfait résumé de ce que je me reçois dans la gueule depuis quelques semaines, c'est pas les critiques qui me dépriment mais bien la forme toute louche qu'elles prennent, leur absence de sérieux.

Anonyme a dit…

Nous dénonçons fermement les reproches odieux dont Murielle a fait l'objet aujourd'hui. Aucun véritable lecteur des Tranches n'aurait jamais été si onctueusement malveillant.

Le club des fans de Murielle

Anonyme a dit…

Je sais pas qui c'est L. B. , sans doute quelqu'un qui n' a pas encore de facebook, mais c'est vrai qu'on pourrait se demander ceci : si tu vivais une relation belle et épanouie (par exemple je sais pas, avec ce Delmas), nous en conterais-tu la beauté ? Ou n'y aurait-on pas droit ? Et ce que peuvent se dire les corps aussi, un tendre érotisme : ce "corps masculin comme on l'évoque dans les magazines féminins, intimidant, protecteur, source de fantasmes" cette fois bien proche de ton propre corps - une voluptueuse consomption amoureuse - saurait-on de quelle manière ils s'unissent ? Ou t'arrêterais-tu à la promesse, batissant encore une espèce de borne littéraire un peu froide, qui se voudrait mystérieuse ? C'est une question pertinente quand même et tout à fait sérieuse, sans esprit grivois, parce que l'état d'esprit ne serait alors plus le même, et l'approche littéraire radicalement différente de ce que l'on peut lire sur ce blog, encore il est vrai baigné de beaucoup de frustrations (ce Delmas si "inaccessible") qui conditionnent elle-mêmes très largement le style, et semble-t-il sans que tu n'en saisisses vraiment la mesure.


Une femme frustrée sera toujours une femme désirable, charnellement, littérairement (on a soif de tes mots, je ne crois pas me tromper en disant que tu peux t'imaginer tes lecteurs comme des petites pieuvres inconséquentes), touchante et désirable - aussi faut-il vraiment s'en contenter ? Ton jeune age, il est vrai, peut répondre à lui seul humblement à cette question. Pour le moment, nous ne demanderons pas la lune. Ce blog est touchant - tout le monde s'accorde à le dire. Mais je m'aventurerai à ajouter : peut être un peu malgré toi (d'où cette impression de "vérité", "d'authenticité", que certains lecteurs ont à mon avis trop rapidement cru comme pouvant être autre chose que le résultat de ce que le réel nous donne à voir naturellement, tout les jours, chez n'importe qui - nous sommes tous très vrais et très authentiques. Et je vous aime tous)

Anonyme a dit…

Chère Murielle,

Comme, apparemment, tu commences à perdre un bon nombre de tes fans parce que tu es sexuellement frustrée, je me propose, sacrifie, dévoue, par amour de la littérature, et je veux bien qu'on baise et que tu le racontes.

(Et on fera une sextape aussi si tu veux. Comme ça les crétins seront contents.)

Textote moi quand t'auras envie.

Péa.

Anonyme a dit…

plus les gens qui la lisent s'acharnent à critiquer murielle, et plus elle et ses amies s'acharnent a dénigrer leurs arguments

Qu'on en finisse! Je propose de départager: une photo de delmas, des montages vidéos, quelques heures a perdre, et on a le premier porno blogo littéraire de l'histoire!

On diffuse le tout fragmenté sur daylimotion pour allécher les spectateurs, on prévient technikart, on fait du mail bombing pour prévenir du lancement, on laisse filtrer quelques extraits sur les réseaux p2p, de
mauvaise qualité doublés en allemand. Après la sortie du film, on se lance dans les produits dérivés: accessoires préférés de murielle, pulls en V déjà portés par delmas, copies originales des controles d'histoire geo..

Murielle paye la rançon du succès, noie son chagrin dans le coca light, se rase les cheveux, fait de mauvais clips sur MTV.

C'EST CA QU'ON VEUT

ashorlivs a dit…

ahah excellent voyel !

Anonyme a dit…

(finalement, j'adore le stylo de monoprix, je m'en suis rendue compte il y a peu)

Anonyme a dit…

Salut.
Alors voila je suis en Bretagne je me faisais un peu chier ce soir, en fait c'est comme ça depuis 4 jours, c’est peut etre normal en cette période de fete. D’habitude je me fais pas trop chier parce que je fais un peu de musique et je vais à la plage mais là j’ai pas du tout d’inspiration et il fait pas beau.. J’en avais marre de trainer toujours sur les memes sites (Facebook, sauceblanche, sofoot, hotmail) et là je tombe sur des blogs et là je me rappelle de ton blog ouais bon et là je tape ouais bon dans google et là je tombe sur les tranches de vie. En fait j’étais déjà tombé dessus il y a longtemps mais j’avais été découragé par toute la lecture, et tous ces prénoms que je connais pas, et ces histoires de classes de lycée qui sont un peu loins maintenant pour moi. Serieux je me demande comment tu fais pour écrire tout ça, j’ai meme pas le courage de répondre à une copine un pauvre mail de 5 lignes, ça doit faire des mois qu’elle attend. Donc j’hésite entre l’admiration et le découragement, voire la consternation. Tinkiet je penche pour la premiere option. J’ai essayé de prendre depuis le début. J’ai aimé quand tu parlais du concert de WHY ?, meme si tu parlais pas trop de la musique. Ce concert marque un peu une étape de ma vie puisque la fille que j’avais invité est devenu 3 jours apres ma femme, et on les a revu 3 autres fois ensemble apres ça plus ou moins involontairement (route du rock, boulogne billancourt mix, festival musiques volantes à Metz.. d’ailleurs c’est au cours de ce festival qu’on peut m’entendre pourrir une video de la blogotheque avec des « a poil ». Je déteste un peu la blogotheque les mecs se croient tout permis, ils arrivent dans les salles comme des bourins, sans invit’, vont parler avec les artistes comme s’ils avaient gardé les cochons ensemble, ne pensent qu’à leur petit cul de pédés indé avec leur accent francais honteux.
Ah oui je t’écris aussi parce qu’au moment ou je passe sur ton lien pour télécharger « Sabali » j’écoutais la chanson. Il est vraiment trop malin ce Albarn malgré son nom qui fait penser à des céréales. Et aussi parce que juste avant, j’étais tombé sur mon compte youtube, et là je vois un commentaire d’un parfait inconnu sur une video que j’avais posté y’a presque un an, ou je joue du ukulélé en Espagne comme un perdu sur des paroles de John Fante. Le mec kiffe j’ai trouvé ça incroyable. Ca m’a redonné un peu confiance dans la production de trucs qu’on croit pourris/intutiles et qui en fait peuvent faire plaisir aux gens. Souvent des personnes éloignées mais bon c’est déjà ça. Donc continue d’écrire c’est bien, en lisant seulement 5% de ton blog je me suis marré, et tombé d’accord sur les expos trop nulles du palais de tokyo, et le mc do de la Défense trop bien, et Talking heads, etc.
Bis bye
Mathieu Q

Anonyme a dit…

Tu es sur la bonne voie Murielle, tous les artistes novateurs se sont heurtés aux critiques des plus arrièrés.

De toute façon, nous sommes tous frustré, c'est le destin de l'homme. Un enfant est frustré dès sa naissance et durant toute sa vie.

Les personnes célibataires sont frustrés de ne pas être aimées, et les personnes en couple frustrées de devoir se contenter d'un seul partenaire.

Alors, n'écoute pas les trop bien pensants. Ils sont simplement l'écho du conformisme et de la vie où l'on arrete de penser.