vendredi 30 avril 2010

♥ ♥ ♥


C'est donc une amoureuse qui parle et qui dit :


Le rêve
Je comprenais difficilement l'importance que Pessoa conférait aux rêves comme réelles alternatives à la vie, refuge. Je lisais ses pages avant de dormir et la nuit même, forcément, je n'ai jamais vécu rêve aussi heureux :
Monsieur Franck me tendait un papier sur lequel était écrit qu'à partir de maintenant nous pouvions nous tutoyer. Et j'imaginais tout ce que cela impliquait comme changement entre nous "tu vas bien ?" "tu fais quoi ce week-end ?"; un renversement du monde. Le réveil était affolant de tristesse.

Deuxième rêve quelques jours plus tard : je le croise dans une rue, il va dans un bar à vins avec une amie qui ne m'irrite pas, qui n'est pas ma rivale, nous buvons du vin assis sur des matelas. Extrême euphorie.

"Créature (nom féminin) ; Tout ce qui est créé
Personne dévouée à une autre de qui elle tient tout ce qu'elle possède."

Le contempler, totalement fascinée qu'une chose pareille soit animée, douée d'une conscience, parce que ce n'est pas un être humain mais une créature, "ma créature", comme il y a des licornes (Alice de la fac appelle son chien comme ça et c'est plutôt beau : "tu veux voir ma créature ?") le pire c'est quand je suis moi-même dans le champ de cette conscience, quand il croise mon regard, je perds mes moyens comme devant une caméra, j'oublie mon rôle à force de trop y penser, donc : je rougis et je tremble.
Trembler et Rougir c'est laisser se manifester cette vulnérabilité inhérente à chacun, un peu dégueulasse, un peu honteuse, c'est être trop humain, trop excusable "viens dans mes bras, tu me dégoûtes". [Franck le jour de la visite de l'inspecteur accompagné de la proviseure et du proviseur adjoint, il maîtrisait la situation, seul son rougissement le trahissait, suffisait à dire que justement il ne la contrôlait pas du tout].

+/-
Je n'en reviens toujours pas qu'il puisse avoir retenu mon nom / et qu'il ait passé tant de temps à ne pas le connaître.
On passe son temps dans la révolte de ce qui pourrait être plus / dans l'abrutissement devant ce qui devrait être moins, de ce qui est trop pour soi. C'est d'ailleurs le mouvement naturel de la vie, je ne peux pas imaginer autre chose que des individus cyclothymiques.
On peut aussi le décliner ainsi : je passe mon temps entre considérer que j'ai toutes mes chances avec lui, que c'est du tout cuit et qu'il n'y a plus qu'à attendre que cela lui monte à la conscience : "je vais rester quelques années à vivre devant lui et un jour il me verra, loyale et fidèle mais aussi indépendante et ne lui réclamant rien d'autres que sa seule présence, toujours là pour lui, il me tombera dans les bras." et de l'autre côté "je suis complètement tarée", il suffit de se mettre deux minutes à sa place [qu'est-ce que cela veut dire que "se mettre à la place de" sinon dire : par une expérience de sincérité et de discernement je peux tout devenir, je peux me désengluer de moi-même, je peux tout savoir de tout le monde] pour se rendre compte que je ne peux même pas dire "il ne m'aime pas" puisqu'il ne m'a jamais envisagé comme potentiellement aimable, désirable.

Le corps imaginé

Si son corps me fascine c'est que son corps n'est jamais seulement inscrit dans le présent, le corps a un passé, un passé de lieux et de gestes et dont il en porte les marques et la lourdeur, le corps se traîne, se fixer n'est pas nécessairement arrêter d'errer. Ce passé, à partir du moment où je me mets à l'imaginer, à des chances d'être vraisemblable : à son âge il y a des choses que tout être humain a fait, des passages obligés :il a été soûl, amoureux, il a déjà lu dans son lit. Je peux penser à ça, je comble ainsi à la fois l'exigence de véracité et mon imagination délirante.

Je décortique, je passe mon temps à chercher à m'émouvoir :
Exemple, je suis bouleversée du seul fait de l'imaginer sucrer son café. Rien que d'envisager toute la palette de petits gestes que cela suppose de sa part, de gestes qu'il n'a jamais fait devant moi donc de nouvelles façons de faire, de nouvelles manières d'être : incessamment je lui réclame la nouveauté, de nouvelles figures comme autant de nouvelles performances. J'accueille l'anodin comme une extraordinaire découverte. Pourquoi c'est comme ça ? Parce qu'il fait forcément tout bellement, et inconsciemment, je suis frappée à la seule idée qu'il puisse s'abandonner, lâcher la réflexivité à un moment de sa vie : il sucre son café, il condescend à faire un geste aussi banal, à tourner la petite cuillère dans la petite tasse. C'est celui que j'aime qui fixe la norme : s'il boit son café sucré cela veut dire que rien ne vaut le café sucré.

En toute cohérence je dois me mettre à fumer comme lui des cigarillos. Je ne peux donc que l'imiter, le laisser m'influencer, chercher l'influence, je ne peux pas le trahir et faire précisément le contraire d'une de ses habitudes, par exemple délaisser ce même goût pour ce qui est caché, pour cette grande pudeur. [ce jour d'été dans son polo noir où il a baissé ses manches qui étaient retroussées, j'aurais pu embrasser doucement ses bras, c'était la première fois que je les voyais]

"Voici donc enfin la définition de l'image, de toute image: l'image, c'est ce dont je suis exclu." Barthes
L'imaginer investir le quotidien à sa façon a une autre conséquence, douloureuse cette fois-ci : c'est que l'image perçue ou imaginaire m'exclut réellement. Barthes dit que voir l'être aimé dans les bras d'un autre fait plus mal que n'importe quel pensée, l'image c'est donc "ce dont je suis exclu" [le cinéma devient alors l'éloge de l'exclusion, la fascination de l'exclusion, quelque chose comme ça]. Donc l'image imaginée de Monsieur Franck vivant sans moi, se débrouillant sans moi (en général le monde se débrouille sans moi, et c'est d'autant plus triste que l'inverse est faux), me fait trop mal puisque je ne suis nulle part dans le champ et je ne peux arriver par nulle part, c'est un cadre strict et qui n'admet et ne contient rien de plus que ce qui s'y trouve déjà. L'image, le cadre, c'est le face à face, l'expérience quotidienne de l'infranchissable : la vitrine de magasin, l'écran de cinéma, la vitre.
Je regarde l'image de Monsieur Franck, j'admire, je contemple, je scrute, je considère, en un mot je respecte, mais personne moi ne me regarde, ne me respecte, et tout regard caméra serait lancé à la cantonade.


Il ne s'agit pas de l'imaginer avec ses amoureuses et de pleurer, c'est moins extrême que ça, je suis jalouse à partir du moment où il entre en rapport avec une personne (un cancre) ou un objet (son Mac). A l'époque il suffisait que je m'en aille deux minutes de la classe pour qu'en y revenant je me sente exclue par les deux minutes de cours que je venais de perdre, je me disais : ils en savent plus long sur M. Franck que moi, "ils ont passé plus de temps avec lui que moi et ces abrutis ne s'en rendent pas compte, ils attendent la pause". Et dans le couloir je pressais le pas, impatientée par nos retrouvailles imminentes. Il m'ignorait, poursuivait le cours et je lui en voulais.

L'état d'extrême abandon dans lequel je me trouvais lorsqu'il lui arrivait de ne pas venir en cours. Je m'étais pourtant arrangée.

Le corps imaginable
Face à lui je ne sais pas ce qu'il pense, je suppose mais je ne suis pas sûre ("il pense tout le temps à moi" mais ça ne me paraît pas très vraisemblable), mais tout ce que je présume à propos de son corps peut s'avérer être juste, vraisemblable, je peux l'imaginer en voyage, approcher par le sens du détail et l'intuition des conduites qu'il aurait vraiment eues, je peux témoigner du réel. Je peux présumer de façon certaine qu'il était au café, qu'il a pris une douche, qu'il a déjeuné (je suis jalouse de son déjeuner qu'il a choisi tandis qu'il ne me choisit pas moi : oui pour le sandwich, non pour la gamine) je peux envisager assez sûrement sa gestuelle quotidienne, cette chorégraphie involontaire des mains, du corps entier, du visage, de cet ensemble malléable et que j'embrasse religieusement et sans appuyer mais dans un frôlement mille fois tous les jours en pensée. Ce qui me renforce tant c'est cette imagination qui ne se trompe pas, ou peu, quand elle pense au corps.

Le corps de Monsieur Franck dans la ville n'a pas de possibilités infinies contrairement aux pensées qui peuvent se tourner vers n'importe quoi, son corps dans la ville est

soit chez des amis, soit avec des amis, au restaurant, au théâtre, à l'opéra, à un concert, au cinéma, il travaille, il lit, il achète des livres, il fait cours, il est au musée, il mange, il dort, il fait des courses. Je maîtrise quelque chose.

Eloge de la présence
Le corps a un passé, et c'est ce qui rend sa présence d'autant plus déchirante (ce livre ni lu ni acheté et que je croise souvent et dont je fantasme les pages en sachant qu'il ne parle pas de ça : Eloge de la présence), il s'agit toujours de choisir d'être là et donc de choisir de n'être pas ailleurs. La pensée peut être ailleurs, quand le corps est là, il est là, il n'y a pas d'ambiguïté, il n'y a rien à chercher "oui mais il est là mais est-ce qu'on peut supposer qu'il est ailleurs, qu'il est pensif", non, on ne suppose rien et ses pensées m'importent peu puisque ce que je veux c'est physiquement l'agripper. Je veux d'abord son corps tellement proche et pourtant à jamais distant comme au musée, la proximité ne veut rien dire : je ne suis pas loin de la Joconde, pas loin de tel chef d'oeuvre que je pourrais toucher du doigt (le jour où j'ai touché un Delaunay du bout des doigts, le mec qui m'engueule) et pourtant cette proximité m'en impose, m'impressionne, je respecte l'espace vital de l'oeuvre justement parce que je la sais proche, et tant que je ne la touche pas elle reste presque un peu virtuelle, dans son ambiance, sur son mur, c'est une image qui m'exclut.

Nous sommes dans cette situation mille fois répétée, condition de non existence du chaos qui est la situation de politesse, exemple du métro: comment être proche, collés poliment les uns aux autres par une indifférence de l'attitude, nous pourrions nous enlacer mais nous sommes raides.
Donc le corps indéniablement présent, "ici, là, maintenant, tout de suite" [je ne pense à lui qu'en ces termes, je le veux ici là maintenant tout de suite] tout délire sur le corps devient alors légitime "je pense à ton corps parce qu'il est devant moi" et je me sens capable de
1 penser d'abord à son corps, sans penser à ce qui anime ce corps,
2 puis doucement je pense à la conscience pure sans le corps, à une énergie et alors cela devient fascinant.
3 mais son corps même est l'émanation de cette pure énergie, du corps à l'esprit rien ne se perd, l'un renvoie à l'autre. Et je finis par arrêter tout ça et par dire : tout cela, c'est lui.


Le corps autonome
il va tout seul au café, comment lui en vient l'idée ? il se dit : j'ai du travail, je pars plus tôt, je vais au café. il se porte en lui même, il ne s'aime pas comme je peux l'aimer, il ne se trouve pas désirable, il ne se dit pas "je suis au café seul"

mais moi qui était au café d'à côté avec Juliette je me suis dit
"il est au café seul", son autonomie me fait défaillir. Là encore
Il n'a jamais eu besoin de moi / comment peut-il ne pas avoir besoin de moi ?

Le regard tyrannique
Ne pouvant le toucher, l'embrasser un peu, je décide d'être déplacée et obscène, par le regard j'abolis la distance: je me concentre sur le grain de sa peau, sur la cicatrice sur son nez, sur sa chevelure, je procède à des plans de détail et pénètre une relation à son corps similaire à celle de la mère avec celui de son enfant, j'intègre ce point de vue pédiatrique et bienveillant "ah tu devrais" "ah on ira chez le dermato", "tu as pensé à telle crème", relation médicale qui est la pointe extrême de l'intimité. Je ne fais que jouer au docteur, à la dînette, je joue au marché avec des fruits en plastique. [La mère est la seule qui peut voir son enfant dénudé pendant longtemps, c'est à elle que je vais me plaindre quand j'ai un grain de beauté chelou, mon corps est pour elle une pâte dépourvue de sensualité, mon corps ne renvoie à rien]. Je lui fais de doux et de délirants reproches. J'essaye de voir ses dents, que je n'ai jamais vues. J'en viens à passer mentalement ma main dans sa chevelure et il se laisse faire. Je perçois ces signes inavouables et réellement à pleurer de lente sénescence. Je m'en veux tellement de ces pensées, de l'idée que je puisse l'atteindre, lui faire du mal sans qu'il le sache, il devient alors si innocent et vulnérable à mes yeux que mon amour finit par redoubler pour lui. Je le console, je me renie, alors que justement c'est moi qui était en train de me consoler et qui en avait besoin. Je me calme et finis par réinvestir le sérieux du réel, je redeviens Murielle l'élève docile qui écoute un cours sur Rousseau, sans arrière-pensées. Je lui demande de me pardonner.

Le soupçon
Il y a moyen pour lui de se rendre compte des histoires que je suis en train de construire autour de lui, il suffit qu'il surprenne la narration de mon regard allant des cheveux aux mains et qui s'accorde avec un certain sourire pétri d'interdites intentions.

"J'en aime un autre"
Je racontais à Juliette, scène possible du moment des explications, ce que l'amoureux redoute, attend et prépare, le jour du "je dis tout". Franck qui me dirait "alors comme ça vous m'aimez ?"

et moi de répondre : mais non, bien sûr que non, enfin pas tout à fait, ce n'est pas vous que j'aime, c'est votre rayonnement, c'est tout ce qui est très vous mais sans l'être, c'est votre abandon, l'abandon dont vous témoignez pour pouvoir vivre, c'est la spontanéité que vous mettez à vivre, ma constante surprise devant vos paroles, vos expressions, vos réactions, vous êtes vivant et tellement beau, mais vous ne le savez pas et je le sais pour vous. Je suis votre conscience quand la vôtre s'abandonne à vivre, je suis une conscience plus des émotions, je suis votre conscience rose.

Identité
Je passe mon temps à décliner mentalement son identité. Je le regarde et je me dis
M. Franck
prof de philo
président de...
aimant tel réalisateur
la quarantaine
je décline inlassablement son identité parce que
il m'échappe de tous côtés, tout le temps, il part au bout de deux heures de cours mais il y a des choses qui ne m'échappent pas, que je maîtrise : tout ce que je sais de lui, même des vieilles choses de début d'année de terminale (la répulsion au premier contact avec lui : "c'est lui Monsieur Franck ?" et ma soeur qui m'en parlait tout le temps) et qui pour moi font encore sens, que je peux encore réinterpréter, réactualiser. Je ne peux pas faire autrement, j'ai déjà si peu à me mettre sous la dent et ma mémoire n'a jamais été si performante que lorsqu'il s'agit de Monsieur Franck. Je n'oublie rien, j'interprète tout.

Prendre le relais
Je prends en charge ce qu'il est à sa place. Je ne peux oublier tout ce qu'il est, tout ce que je sais de lui, tout ce que j'en devine, absolument tout ce que je sais et que je fais défiler comme des souvenirs partagés : vous souvenez vous le jour du bac de philo, vous vouliez nous ramener des chouquettes à la pistache et vous avez eu un accident de vélo. C'est comme la coupe du monde 98, j'en parlerai encore dans dix ans et avec la même surprise.
Je suis devant lui et en activité : je le regarde et projette sur son visage les lumières atmosphériques de ces souvenirs.
J'ai sur lui le point de vue qu'il doit avoir lors des grands jours : quand il a bien travaillé, qu'il est plein d'une honnête estime de soi. Je lui offre mon estime amoureuse et permanente.
Il est le vieux sage qui vient de naître, il m'en impose, je le respecte, je sais qu'il sait tout. Il baigne dans la lumière fraîche et argentée de la jeunesse, de la nouveauté, et en même temps dans la lumière mordorée et religieuse de la sagesse.


Il oublie sa chevelure, le choix de ses vêtements, il oublie ses yeux clairs, il oublie sa façon de porter le jean, il oublie tout ce qui le rend irrésistible, son identité son parcours sont irrésistibles (visuel : j'embrasse sa carte d'identité), il oublie tout cela pour ce moment de pure présence qu'est le cours. Il est le corps enseignant, un médiateur devant lequel il ne faut pas s'arrêter.


Mais quelle est son identité ? J'aimerais lui dire : "guide moi, je ne sais pas quoi connaître pour te connaître". Bon moyen de ne jamais en finir avec lui.

Le visage
Le visage est tout, il n'y a jamais eu rien d'autres que le visage. On ne peut retrancher ses actions, ses paroles, tout ce qu'on pense et voit de lui de son visage, il s'imprime nécessairement en filigrane sur toute pensée à son sujet. Par le souvenir de son visage tout me revient à l'esprit : pourquoi je l'aime, pourquoi est-il beau mais aussi pourquoi est-il si unique, si spirituel. Le visage témoigne de tout.
Pourquoi tu l'aimes ?
Bah parce que, son visage.

Le corps en mouvement

La photo ne m'intéresse pas, j'en ai bien une ou deux mais ce n'est pas lui, personne n'a compris qui il était:

le photographe qui ose le prendre en photo et qui le prend mal
les gens qui l'entourent sur la photo, qui ose le noyer, avec cet esprit bon enfant de merde "allez on s'en fout, oeuvrons pour le souvenir"
justement l'appareil a compris qu'il n'était pas réductible à une photo et pour cette raison a rendu Monsieur Franck non photogénique, la photo dit "concernant ce mec, il faut aller voir ailleurs". Je ne l'aime qu'en mouvement.


L'absence
On tombe amoureux derrière le dos de la personne, dans ses absences. Quand on pense à elle, que des choses se font, se disent, se pensent sans elle mais à propos d'elle. Elle devient de l'ordre du mythe, de l'histoire qui se transmet, Il, Elle. (à creuser)

11 commentaires:

Joshua a dit…

<3

Unknown a dit…

S'il n'étais pas déjà amoureux de toi et qu'il lit ça, attends-toi à recevoir dans ta boite aux lettres l'intégrale de la Pléaide achetée sur Amazon, avec un bouquet de roses rouges.

Anonyme a dit…

Et JD dans tout ça? :p

Murielle Joudet a dit…

Joshua > ♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥♥

Julie > moi j'aurais plutôt pensé à une bonne grosse baffe au milieu d'un cours sur Rousseau.

Ano > nan mais JD c'est autre chose...

Anonyme a dit…

là pour le coup, je suis d'accord avec Juliette. Je ne suis pas lui, ce texte ne m'était pas destiné et pourtant je suis quand même tombée amoureuse.

ps: Murielle, j'ai eu les yeux qui brillaient fortement.

Adeline a dit…

Je continue de penser que tu as la prose la plus naturelle du monde

M a dit…

(Désarmant.)
Comment peux tu te livrer autant sur une page internet ?

Murielle Joudet a dit…

M >

1) Règle d'or : livrer une image incomplète de soi...
C'est encore d'actualié

2) je vous sens mollement offusqué et ce reproche ne m'intéresse pas vraiment, on a fait pire, on a publié pire, et je demande à ce que vous précisiez votre position :
- est-ce que je suis en train de tout livrer ?
- que faut-il dire ou ne pas dire sur une page internet ?

M a dit…

Non non, pas de méprise, ce n'est pas un reproche, je suis juste étourdie par tant de sincérité, même si ce n'est qu'une image incomplète, car moi-même, malgré le fait que je crois aux vertus de l'expression sur une page internet de nos états d'âmes, je ne pourrais simplement pas écrire avec une telle franchise. Voilà à quoi cela se résume. Une simple question causée par un peu d'étonnant.
Et même, lectrice aguerrie et groupie de ce blog, je me sentirais incapable de faire un reproche contenant un minimum de conviction ; et après tout, juger des humeurs, émotions par écrit, pensées et réflexions issues d'une vie parmi tant d'autres, est ce que ça a vraiment un sens ? Perso je ne pense pas, donc non, jamais tjrs pas de reproche.
(Au fait pardon du tutoiement, j'ai du prendre sans faire attention des familiarités qui ne m'étaient pas permises !)

kylord a dit…

Déployer ce lyrisme grandiose ou bien le rappeler à l'hypothèse qu'il s'agit à 90% de projections personnelles fruits d'une activité cérébrale survitaminée. Est-ce que ce changement de perception doit compter dans les incidences finales ? Je trouve que c'est là encore l'éternelle histoire de la pilule bleue et de la pilule rouge.

Murielle Joudet a dit…

M > toujours le problème du ton sur le net, j'avais vraiment pris ton commentaire (allez tutoyons nous et tout) pour un reproche. Donc tout va bien.

lol kylord.