samedi 12 mars 2016

La France des trains. J'ai toujours eu l'impression en prenant le train d'avoir à faire à panel très représentatif de français, comme si la France des statistiques se trouvait dans les trains. Tout à la fois diverse et homogène. Je m'inclus moi-même dedans. Cela doit tenir au fait que se déplacer, se transporter, c'est à peu près comme aller chez le dentiste : on n'offre de soi qu'une seule de ces facettes, la plus pragmatique et générique possible. C'est un endroit de parenthèses avant qu'une existence plus entière, plus complète, ne reprenne. La façon dont certains dégainent les ordinateurs et les casques audio avant même que le train ne parte prouve bien à quel point ils ne supportent pas d'être là et préfère s'absenter symboliquement. C'est, me semble-t-il, une France efficace et performante qui peuple les trains.


J'ai toujours l'air penaud quand je sors d'une gare, et j'ai toujours le sentiment de me retrouver dans une sorte de champ-contrechamp frontal : moi / la ville. Je crois qu'il y a cette hébétude dans les films de HSS : la ville recule devant l'arrivée du héros, elle le regarde, il n'a rien à lui dire, à peine un « bah quoi ? ».

Il est 16 heures, je présente le film à 20h30. J'ai d'abord peur du temps qu'il va devoir faire passer jusqu'à la présentation. Peur de m'user en cordialité et en même temps je fais ça très bien, en y mettant beaucoup de cœur. Pour le moment, à cet instant même où l'on vient me chercher, je me sens trop vulnérable pour faire semblant et je suis persuadée que je n'arriverai tout simplement pas à faire tenir la journée - une image me vient, je m'imagine dire à la journée "tiens toi droite", comme me le disait ma mère et comme le disaient certainement toutes les mères.

En pleine lecture du magnifique Journal d'un intellectuel en chômage de Denis de Rougemont qui dissipe mes réticences quant à l'idée de tenir un journal intime. Après tout pour beaucoup de monde l'exercice est vécu comme une hygiène. Pour moi, ne pas tenir un journal est comme mutiler ma véritable nature : je pourrais écrire tous les jours sans avoir à me creuser la tête. Peu à peu cet exercice s'est progressivement éloigné de moi à mesure que j'écrivais autre chose (sur le cinéma) et j'ai toujours pensé qu'écrire sur le cinéma satisfaisait d'une certaine façon ce flux d'écriture qui coule en moi depuis toujours. C'est un robinet que je laisse la plupart du temps couler en pure perte : il est désormais temps de ne plus rien laisser passer. Je dois peut-être réformer mon écriture, me fixer de nouvelles règles : si ma propre impudeur me gêne, je dois trouver le moyen de l'esquiver, car tout est possible en écriture, et si quelque chose me dérange dans ma propre manière d'écrire (que par ailleurs on ne choisit pas complètement) il y a toujours un moyen de le contourner, il suffit d'y réfléchir. Je suis convaincue par une chose : au plus profond de moi, modestement, je suis ce qu'on appelle une diariste (c'est vrai que le mot est laid et qu'il évoque la "diarhée", pourquoi pas).

Denis de Rougemont s'arrête de tenir son journal lorsqu'il se trouve trop contemplatif ou impressionniste. Dans le résumé de Sens unique de Walter Benjamin j'ai lu quelque chose comme : un journal intime dénué de narcissisme. Viser l'intimité en évitant le narcissisme, c'est ce qu'il me faut.  Benjamin dit qu'il faut écrire tous les jours même quand on n'a pas d'idées, qu'il ne faut rien laisser passer. Je décide de prendre ça comme des signes : il faut recommencer à faire sa page et ne pas s'excuser de la faire.

Nous filons en voiture, autour de nous c'est la rase campagne, l'horizon est complètement dégagé. L'exploitante me parle de ses enfants, de son fils passionné de kayak qui est en STAPS, cet été il veut naviguer dans des « grands bassins à travers l'Europe ». Il n'est pas fort à la fac et il ne pense qu'au kayak, il prépare les JO 2024. Plus elle me parle de son fils plus les images abondent. Je suis submergée d'images, j'imagine son fils, je vois des bassins et des kayak. Je crois alors que cette journée peut bien se passer si je continue à avoir d'autres images, des images qui me décentrent et qui en remplacent d'autres, celles qui me font mal depuis des semaines. On peut peut-être arriver à toutes les remplacer, on peut peut-être se jeter complètement dans les images des autres et s'oublier en elles, se purifier, se laver en elles. J'ai cru que je n'arriverai pas à faire aller cette journée et je me rends compte que dans la mission qu'on m'a confiée se trouve certainement le remède à mon mal.


Nous arrivons au cinéma, il y a beaucoup de temps à faire passer. Problème des villes où les trains sont rares dans la journée et où il faut les prendre trop tôt pour ne pas les prendre trop tard. Je commence bizarrement à m'amuser, on ne s'occupe plus de moi, on me laisse avec un café et on me propose de voir « The pursuit of loneliness », un docu-fiction sur un centre social qui s'occupe des personnes en fin de vie. Règne une ambiance de petit festival local, des exploitants de la région enchaînent les films toute la journée et personne ne prête attention à moi. Je comprends qu'en fait je suis libre et tranquille. Je me glisse dans la salle avec cette attention distraite : je gambade dans le film, je le vois et je ne le vois pas, j'ai déjà mon avis dessus dès le premier plan. Le noir et blanc est complètement injustifié, les plans sont trop esthétisants, la musique est en trop. Je commence à réfléchir : il faudrait qu'un film puisse abolir toute idée de cadre, de vitre, de distanciation. Il ne faut pas non plus rentrer dans le cul des choses. Il faut trouver un moyen pour que ça vibre. Je m'endors sur cette idée : abolir le plan à tout prix. Je suis enthousiaste à l'idée que n'importe quel film permette de réfléchir au cinéma.



Je suis là où je ne devrais pas être, dans une de ces situations improbables, dans un coin de la France que je n'aurais peut-être jamais dû voir. J'accueille ce pittoresque sans aucune distanciation condescendante, contente de pouvoir faire un peu autre chose. Les exploitants ont quelque chose de fonctionnel dans leur attitude et leurs vêtements, on les sent pragmatiques, négociant sans cesse avec la réalité : les films d'art et d'essai difficiles à défendre, les films grand public qu'ils évoquent toujours avec quelque chose de dépité dans la voix.

Je me dis que je ne connais pas une seule profession qui se vit autrement que comme ça : dans une sorte d'atmosphère pré-apocalyptique, comme si nous étions toujours au bord d'un gouffre qui tardait à se montrer. Le cinéma d'art et d'essai est fragile, la critique cinéma est fragile, la littérature et la musique le sont aussi. Nous sommes comme encerclés par la fragilité de tout ce que nous aimons et peut-être les aimons nous parce que ces choses-là sont fragiles. Tout est en crise, tout menace de ne pas résister au lendemain. En face de nous il y a peut-être un seul et même monstre, l'indifférence des gens, le fait que nous ne travaillons jamais que pour une poignée de personnes qu'il faut garder motivées. Nous sommes tous habités par la conviction que ce que nous faisons à très peu d'impact mais la question du retentissement ne détermine en rien l'importance d'une chose.



Vu "M" de Losey. J'ai l'impression qu'il y a des films qui s'adressent directement à ma mémoire, et d'autres, directement à ma capacité d'oubli, à une zone de rêve muette qui est comme un trou noir. Toutes ses séances oubliées, où j'étais plus à mes pensées que présente au film, où je me suis glissée dans une salle plus par peur du vide ou par désoeuvrement que pour réellement le voir. Je m'excuse auprès des films, mais il faut bien que cela arrive parfois. Cela ne me rend pas forcément moins disponible, il y a toujours des moments où le film s'accroche à moi et je crois fermement à l'idée qu'un grand film m'agrippera pour ne plus me lâcher, même dans le plus grand état de distraction.
Ce que je retiens c'est toutes ces scènes où nous voyons M tourner dans le vide tout seul chez lui, ruminer sa folie. J'ai rarement vu ça au cinéma : filmer la petite folie domestique, celle qui nous tombe très souvent dessus lorsque nous sommes seuls chez nous. Si quelqu'un nous observait, si une caméra nous filmait, on se trouverait tout de suite inquiétant. C'est une part aveugle, impensée de nous-mêmes, où la solitude nous rapproche de la folie, une folie toujours déjà contenue en nous. On répète les mêmes gestes, on va du lit à son ordinateur, on regarde des choses un peu inquiétantes sur internet (des photos de gens, des pages wikipédia absurdes), on s'absente de nous-mêmes tout en retrouvant un état plus originel. Les immeubles sont pleins de ces petites folies, où nous tournons en rond entre quatre murs. Il ne faut pas l'oublier lorsque nous nous baladons dans la ville, car ne pas pouvoir assister à ces folies-là les rend comme inexistantes. Et d'ailleurs y assister rendrait cette folie totalement inopérante. Il suffit que quelqu'un nous regarde, que quelqu'un habite avec nous et assiste à notre vie pour que cette folie disparaisse. Le regard de l'autre ne peut que nous redresser obligatoirement.


J'ambitionne vraiment d'écrire sur le petit cercle de connaissances et d'amis qui m'entourent, c'est-à-dire sur ce milieu composé d'intellectuels, virtuels ou bien réels, que Facebook rend extrêmement présent au quotidien. J'aimerais avoir la patience et l'acuité de regard suffisantes pour pouvoir restituer ce milieu dans toute sa variété, sa noblesse, son ridicule et ses subtilités. C'est dans ce cercle que je puise toutes mes affinités et mes inimitiés. Il y a des gens que je déteste et que je n'ai jamais rencontrés de ma vie, pareil pour des personnes que j'admire. Qui sommes-nous ? Pour la plupart, pour ceux que je reconnais comme étant mes pairs, d'anciens adolescents sociopathes et rêveurs qui avons  accidentellement, ou du moins sans nous en rendre compte, puisé dans cette adolescence pour gagner précairement nos vies et nous sociabiliser. Certains ne sont au monde que depuis et grâce à ces heures de solitude adolescentes, certains ont le teint et le comportement encore tout chiffonnés par ces heures malades.
Toute la journée nous pensons à des livres, des films et des disques. Nous pensons également à nos ambitions, les folles et les réalisables, nous pensons à nos rivaux et à nos alliés; comme partout, certainement. Nous sommes tout à la fois malades et vivants de toute cette "culture" ingurgitée. Nous sommes sensibles et cérébraux, innocents et viciés par tout cela mais nous ne connaissons aucun autre rapport au monde. On se tourne tous autour, on se renifle, parfois le désir pointe son nez, d'autres fois c'est le dégoût. Il y a ceux qui ont un "vrai travail" à côté de leur passion, d'autres qui n'ont que ça. Les vrais précaires et ceux qui peuvent financer leur flânerie. Les faux intellectuels à la pensée vide et clinquante et les vraies sensibilités.

Mais je veux pas écrire pour désigner ou dénoncer, simplement pour constater que nous formons une drôle de communauté aux limites imprécises et en même temps bien dessinées. Il suffit de sortir de ce monde pour découvrir que d'autres langues se parlent ailleurs et que si nous sommes compréhensibles à certains, nous ne le sommes pas pour tout le monde. Pour ma part, plus les années passent plus j'entrevois les innombrables ramifications : me rapprochant d'un cercle plus politisé, je découvre qu'un membre de ce cercle est ami avec le cercle d'à-côté, et tous les chemins finissent par se rejoindre, comme si la ligne devenait subitement courbe pour se refermer après avoir filé en ligne droite. Ce monde a ses limites, mais des limites qui sont comme un coup de crayon qui s'estompe progressivement, rien de net et de bien arrêté.
Et à l'intérieur de ce monde, des petits écosystèmes tout serrés les uns à côté des autres. J'ai l'impression que des personnes venant d'écosystèmes différents aimeraient pouvoir se parler mais ils ne savent pas quoi se dire, il faut avoir quelque chose en commun : des goûts, des inimitiés, des projets. Non pas pour être amis mais pour un premier contact. Facebook nous permet à tous de cohabiter ensemble, de se tourner autour, sans prendre le risque de l'échec inhérent à toute rencontre véritable. Notre curiosité des autres bien que dévorante, n'en reste pas moins timide. Je ne porte aucun regard pessimiste ou ironique sur ce milieu qui est définitivement le mien, parce qu'il m'est naturel, que je l'appelais de tous mes voeux depuis mon plus jeune âge (c'est-à-dire une communauté de personnes avec qui parler, non imposée par les circonstances ou la scolarité). En ce sens ce milieu ne mérite aucune ironie de ma part : plus j'avance, plus je le sillonne, plus je m'y enfonce, plus il m'interpelle et m'empêche de le critiquer. Vouloir en sortir c'est être vite rattrapé, et pour aller où ? il n'y a pas de milieux plus authentique, il n'y a pas d'ailleurs en dehors du milieu. Au mieux nous avons la possibilité d'en arpenter plusieurs, pour dissoudre l'aspect claustrophobique du milieu.

Arrivée à Laval, nous nous acheminons en voiture à Mayenne, là où se trouve le cinéma où je dois présenter le film. L'exploitant est un ancien professeur de philosophie à la retraite qui travaille bénévolement pour le cinéma. Je lui parle de mes études de philosophie que j'évoque toujours comme s'il s'agissait d'un rêve lointain. Il me rappelle une chose que j'avais oublié, que Jean-Marie Guyau sur qui j'ai fait mon mémoire de M2 est originaire de Laval. Cette coïncidence nous ravit et je regarde la ville d'un autre oeil, elle m'est toute suite plus sympathique, comme si d'un seul coup ma venue n'avait plus rien d'incongru.



Présenter un film "d'art et essai" en province m'a permis de réfléchir plus amplement à la question de l'impact de ce que font les gens comme moi (les critiques). Je rencontre des exploitants, je discute avec eux et découvre leur métier. Ils ont quelque chose de pragmatique dans l'allure : habillés en doudoune ou en kway, leur métier consiste à se coltiner la réalité d'un public par essence indomptable, à trouver un équilibre entre le cinéma grand public et les films d'art et essai. Ils ont en eux quelque chose de cette dualité, à la fois rêveur et cinéphile mais avec les manches retroussées, ne cessant d'ajuster leur action à ce public qui se trouve en face d'eux et qui est capricieux.
Je remarque d'ailleurs qu'il ne m'est pas indifférent de voir "Right now, wrong then" ailleurs qu'à Paris : la projection a tout d'une suite une saveur différente, une sorte d'incongruité qui rend le film encore plus beau, plus unique. La rareté des projections lui confère une sorte d'aura. A Paris il se trouve virtuellement noyé par tous les écrans de cinéma de la ville, ici le film apparaît pour ce qu'il est : un événement culturel en même temps qu'un secret bien gardé et divulgué à une poignée de gens. Un film projeté dans une certaine ville induit comme une sorte de montage entre deux plans. Ici le film prend toute son ampleur, à la fois il s'éloigne de son aura un peu trop culturelle mais gagne en étrangeté.


Je dîne chez un couple d'anciens professeurs à la retraite car le dimanche soir rien n'est ouvert à Mayenne. Je suis un peu intimidée et curieuse d'enfin pénétrer dans une de ces petites maisons mignonnes qui ont l'air d'être posées là sur la terre (on a l'impression qu'on pourrait les soulever avec un grappin et que rien ne les fixe au sol), je pensais ne jamais en voir une de l'intérieur. Déjà depuis l'extérieur je vois le couple qui s'affaire à la cuisine. La maison est bien décorée, agréable, pleine de photos du couple et des enfants, les toilettes sentent la vanille. Il y a quelque chose de vertigineux à être là, je passe mon temps à rire intérieurement de tout ce que je vis depuis que je présente le film en province, mais je ris d'excitation et d'étonnement par une capacité à tourner les "corvées" ou du moins le travail en véritables aventures : un couple de retraités me reçoit chez lui et prépare à manger en vue de ma venue.
Mon regard ne cesse de balayer les photos accrochées au mur et la bibliothèque bien rangée et fournie. Les livres semblent être tous en excellent état, on dirait qu'ils les ont tous lus assis sur le canapé sans jamais trouver une occasion de les abîmer; tandis que j'use mes livres au fond de mon sac ou en les couvrant d'eau ou de café. On dirait que cette bibliothèque est là depuis toujours, que les livres ne se sont pas agglutinés un par un mais tous en même temps. Quelque part, inconsciemment, cette bibliothèque raconte leur histoire : une histoire qui s'échapperait d'eux-mêmes, qui se sédimenterait insensiblement sans qu'aucun des deux n'y prenne garde.

Nous buvons du whisky japonais, la cuisine est simple et délicieuse, malgré les années qui nous sépare nous arrivons très bien à discuter. La curiosité (non feinte) est toujours un bon moyen de s'en sortir quand on pense être gêné. La mienne a quelque chose d'un peu lâche peut-être: se rendre curieux c'est toujours d'abord une façon de se reposer dans les propos de l'autre, de lui déléguer la responsabilité de la conversation; il suffira d'une autre question pour le relancer. C'est peut-être une sorte de déformation professionnelle, de réflexe cinéphile : voir l'autre comme une sorte de film auquel on assiste, bien calé au fond de son siège.

A la question : de quoi manque ces gens ? Je n'arrive pas à trouver de réponses tandis qu'il y en aurait énormément si je me la posais à moi-même. Je me sens très immature en face d'eux, toute électrique et insuffisante, agitée et intranquille, toute pleine de ce que Paris m'a appris et ayant encore beaucoup de chemin à faire. Ils me disent qu'en venant ici à Mayenne ils pensaient n'y rester que trois ans et que finalement ils ne sont jamais partis. Il y a plus d'apaisement que de renoncement au fond de leurs voix. Ce calme là n'est pas pour moi, pas pour tout de suite en tout cas.

Il y a quelque chose d'un peu absurde à faire la tournée des cinémas, à se faire payer le train, l'hôtel et les repas, juste pour quelques minutes de présentation de film. Surtout que pour le public il s'agit de quelque chose d'assez anodin, qui les intéresse sur fond d'indifférence. On se fiche complètement que quelqu'un vous parle après une séance de cinéma, c'est mon avis un peu pessimiste. Un exploitant voit la chose autrement et doit faire l'hypothèse de l'énoncé inverse : il est parfois absolument nécessaire d'accompagner les films d'une présentation. De mon côté je suis un peu interdite de tout ce qu'il faut mettre en place pour pouvoir permettre cette "offre culturelle".
C'est très bizarre : on se demande à quoi on a servit, et en même temps il est évident que c'est mieux de le faire que de ne pas le faire. Je suis partagée entre l'insignifiance de ma présence et la considération d'une vue plus large : je ne suis qu'un petit élément à l'intérieur de la politique culturelle d'un exploitant, d'une association de cinéma, qui ont raison de faire ce qu'ils font.


Parfois je fais ce rêve qui n'est pas un rêve même s'il en a l'apparence. C'est une situation que j'imagine, j'imagine toucher, parcourir de mes mains des sortes de formes ovales, pleines de bosses et de creux, ce sont comme des grosses pierres, chacune est unique, chacune est la matérialisation, la forme d'une intelligence d'une personne que je connais, la tournure de son intelligence s'est matérialisée dans ce drôle d'objet mi-naturel mi-manufacturé. Je ne l'arpente pas par l'esprit, mais par les mains, et j'y reconnais les traits d'esprit et les façons de penser de tous mes amis, mais sensuellement.




1 commentaire:

une vraie sensibilité a dit…

"Les faux intellectuels à la pensée vide et clinquante" : des noms ! Ou alors ce sera le journal d'une lâche.